Du rififi au pays des cryptomonnaies

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Du rififi au pays des cryptomonnaies

FTX, considéré comme un des plus importants et sûrs lieux d’achatvente de cryptomonnaies du monde (une « plateforme »), vient de nous quitter brutalement le 11 novembre : 23 dollars le matin, 1 le soir. Depuis, on découvre que ses techniques comptables étaient étranges et ses garanties faibles, sinon pire, que des milliards de dollars sont en jeu, et qu’un ou deux manquent à l’appel. Depuis, l’inquiétude fait rage face à un mouvement accéléré de consolidation du secteur. Binance s’en fait le champion, cherchant des actionnaires asiatiques et demandant vérifications et régulations.

Une sorte de guerre semble déclarée avec d’autres bourses, Kraken notamment ces jours ci, puisque « consolidation » est un mot élégant pour dire : achat à bas prix, fermetures, licenciements, faillites, pertes. Pourtant, on devrait savoir que les cryptomonnaies se cachent à moitié, puisqu’elles se disent crypto, autrement dit secrètes, échappant aux regards des autorités. La partie plus contestable est l’autre moitié de leur nom : monnaies. De fait, elles ne sont pas un moyen généralisé d’échange, ni une réserve de valeur, mais plutôt un actif spéculatif, acheté pour être vendu… avec plus-value, si possible.

Un Bitcoin acheté 10 000 dollars en 2020 et revendu 71 000 en 2021 

C’est pour cette raison que parler des cryptomonnaies, et surtout du bitcoin, suscite toujours des réactions passionnées et souvent violentes à l’encontre de celui qui les critique, sous prétexte qu’il n’y connaît rien, qu’il est peureux, vieux, jaloux ou regrette d’avoir raté l’affaire du siècle… De fait, « affaire du siècle » il y a eu, pour qui a acheté un Bitcoin 10 000 dollars en 2020 pour le revendre 71 000 en novembre 2021. Ce qui n’est pas le cas de cet acheteur à 71 000 dollars, maintenant que le Bitcoin se traite autour de 16 500. Désormais, le Bitcoin est connu, nimbé de mystère et de soufre. Mais il est entouré de centaines de cryptomonnaies qui tournent autour de lui comme des satellites, et rivalisent pour se singulariser. Pas facile : elles montent et baissent ensemble, comme un nuage d’oiseaux. Elles fêtent les dollars collectés pour acheter des cryptos dans une bourse spécialisée ou pour augmenter le capital d’une autre, comme Binance. A moins qu’elles ne plongent quand une saute, comme BlockFi le 28 novembre, ou quand disparaît une crypto, comme Terra/Luna ou Diem en début d’année. Aujourd’hui, on attend le Metavers de Marck Zuckerberg et sa couvée de cryptos. Une histoire folle, loin de nous ? Pas sûr : le rififi se rapproche.


La provence

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