Vœux pour 2025 et après

- Ecrit par

 Vœux pour 2025 et après

Chaque année, c’est pareil

Janvier est le mois des souhaits publics, à la famille, aux voisins, amis et clients : bonheur et prospérité pour tous. Nous sommes alors dans l’incantation généreuse, gratuite et invérifiable. En même temps, nous adressons également pour nous-mêmes des vœux de prospérité, de régime, de sport, de travail, d’économie et de comportements responsables. Mais tous ces vœux restent plus encore internes, donc plus encore invérifiables ! Vœux pour les autres et vœux pour soi, c’est notre lot de janvier.

Mais les Romains ne voyaient pas les choses de cette manière. Pour eux, les vœux étaient plutôt des promesses. Il ne s’agissait pas tellement de s’en remettre aux dieux mais à chacun, de changer de comportement pour que ce que l’on se souhaite se réalise. Il n’y a donc rien de plus dangereux que de penser que des vœux dispensent de la promesse. Nous devons promettre que nous ferons tous les efforts pour que, autour de nous, la situation s’améliore, dans la famille bien sûr, mais aussi dans la société au sens large. Nous sortons de l’invocation, pour passer à la responsabilité. Les Romains n’ont pas tort.

 

Ce janvier 2025, ce n’est pas pareil

Nous savons tous, au fond de nous, que nous avons trop tiré sur la corde et que l’économie finit par prendre le dessus. Ce n’est pas la vengeance du capitalisme, mais celle de la réalité qu’impose la vie en société. Depuis 1981, la majorité a voulu « changer la vie », ce qui est un vœu, mais sans faire la promesse explicite qui permettait de le réaliser : on le voit, 25 ans et 2000 milliards d’euros de dette plus tard. Par exemple, partir plus tôt en retraite alors que nous vivons plus longtemps en bonne santé et que nous avons moins d’enfants devait un jour se retourner contre nous : c’est maintenant. Par exemple toujours, avoir plus de bénéficiaires et moins de cotisants dans un système intergénérationnel plus équilibré, le tout dans une économie ouverte où l’on veut en sus travailler moins ne peut qu’un jour nous conduire dans un mur, celui de l’arithmétique. Il ne s’agit donc pas seulement de s’inquiéter pour l’avenir de nos enfants et petits enfants au moment même où, face aux bouleversements climatiques, à la montée des risques géopolitiques, à tout ce qui nous menace directement, nous refusons de faire les efforts pour nous protéger. La dette qui monte, c’est le refus de la promesse d’un futur éventuellement meilleur, en tout cas aussi sûr, en niant le quotidien qui s’impose.

 

La démocratie est la vision de tous sur le futur et pas de chacun sur soi

Il n’y a rien de plus grave que de refuser de voir ce qui se passe pour se préparer à relever les défis pour réussir. Or rien ne nous prédispose à l’échec, au moment même où les technologies modernes et la montée des savoirs se répandent plus vite que jamais et permettent d’entrer avec succès dans une nouvelle ère. Ne soyons pas égoïstes, aveugles et peureux.

Parler de « crise de la démocratie » comme on l’entend et le lit si souvent est donc au mieux partiel. D’abord, il y a crise parce qu’il y a trois mutations conjointes : climatique, démographique et technologique, contre une même structure économique et sociale, la démocratie d’après-guerre, qui a du mal à y répondre. De plus, on se trouve face à la « concurrence » entre démocratie et systèmes illibéraux, Russie et Chine pour ne pas les nommer, qui montre bien à quel point la démocratie peine à s’installer dans des pays qui ne l’ont jamais connue. Enfin, phénomène nouveau : l’entrée en jeu de Donald Trump dans l’arène, sans en mesurer aujourd’hui les effets.

 

Pour réfléchir sur ce que tout ceci signifie pour nous et le monde, nous vous invitons à lire la lettre spéciale qui suit :

2025 : Quelle belle boîte de Pandore, la démocratie française !

 

Télécharger le PDF