Non, le Brexit n’est pas une affaire de règlement de compte politique, côté conservateurs entre anciens élèves d’Eton et côté travaillistes pour faire partir Jeremy Corbyn. L’affaire est beaucoup plus sérieuse, économique et financière. C’est d’une dévaluation structurelle qu’il s’agit.
« Dévaluation structurelle » vous avez dit ? Je ne connaissais pas l’expression. De fait, on connaît en économie la dévaluation monétaire : la livre baisse. On connaît la dévaluation salariale : les salaires en Espagne et au Portugal baissent. On connaît aussi la dévaluation fiscale : on baisse l’impôt sur les sociétés et on augmente la TVA (« TVA sociale »).
Mais là, il s’agit d’une dévaluation structurelle, autrement dit durable, où le Royaume-Uni entend sortir des normes qui définissent le marché unique, normes sociales, fiscales, environnementales… pour obtenir ainsi une baisse de ses coûts que l’on peut estimer à 10 %.
Cette dévaluation est une dévaluation compétitive si le marché unique ne réagit pas et accepte sans taxe et restriction les produits et services venant du Royaume-Uni en commençant par lui accorder le passeport financier, pour opérer en banque et finance sans problème. Il ne faut donc pas considérer qu’il s’agit de politique intérieure britannique : il s’agit de concurrence, sur le plus grand marché du monde. Il ne faudra donc pas être naïf.