A qui profite le COVID-19 ?

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Le COVID-19 profite aux complotistes? aux financiers? aux économies? aux banques centrales? aux industries pharmaceutiques? aux USA? posons la question aux experts

 A qui profite le COVID-19 ?

Posons la question aux experts.

Le COVID-19 profite aux complotistes : oui ! Pour certains réseaux russes, ce sont les Américains qui sont à l’œuvre : il s’agit d’affaiblir la Chine. Mais pour d’autres non : c’est la Chine qui est derrière tout cela ! C’est l’effet d’une erreur technique chinoise, qui peut éventuellement concerner une arme biologique, une bioarme qu’elle préparait, nous dit Francis Boyle. Pour cet ancien professeur de Droit international à l’Université d’Illinois, dans une longue interview à Geopolitics and Empire le 30 janvier 2020, c’est peut-être une erreur de manipulation sur des travaux sur le virus, qui est à l’origine de tout. A moins, pire, que ce ne soit une erreur sur un virus modifié à des fins militaires, d’où le silence des autorités.

Pour Francis Boyle, qui a écrit (ou piloté) la « Loi sur la lutte contre le terrorisme des armes biologiques » de 1989, approuvée à l’unanimité par les deux chambres du Congrès américain et promulguée par le président George HW Bush, puis publiée « Biowarfare and Terrorism » (Amazon, 2005), il peut s’agir d’une erreur de manipulation. Où donc ? Dans le seul laboratoire de haute sécurité, classé P4, installé en Chine, conçu d’ailleurs avec l’aide de la France. Ce laboratoire travaille sur les épidémies récentes : SRAS, Ebola, pour aider à les contrer disent les uns, à moins que ce ne soit pour en faire une bioarme, se demande Francis Boyle. Mais où est donc ce laboratoire, seul de son espèce en Chine ? A Wuhan.

Le COVID-19 profite aux financiers : non, tous sont perdants jusqu’ici. Les marchés cherchent les conséquences possibles du virus, d’où qu’il vienne, broyant de plus en plus de noir. Les bourses s’effondrent les unes après les autres, chaque actionnaire cherchant, tant qu’à perdre, les lieux les plus sûrs. L’or va vers son record historique et les rendements des bons des trésors jugés les plus solides, États-Unis, Allemagne, France, baissent de plus en plus : il faut payer plus cher le métal jaune et payer plus pour financer les États américain, allemand ou français ! Et tout le monde accepte de payer le déficit public américain, puisque ce devrait être celui du pays le plus résistant, le plus à même de faire repartir l’économie mondiale, une fois le point bas de l’activité passé en Chine, grâce aux tombereaux de crédits et de subventions qui s’y déversent. Alors, ceux qui sont partis aux premiers symptômes qui ont déclenché les soldes, plus ceux qui ont des liquidités, reviennent en bourse. Ils seront les gagnants de l’opération, mais le minimum se cherche !

Le COVID-19 profite aux économies : non, on verra après. Toutes souffrent aujourd’hui, surtout celles qui étaient déjà fragiles : c’est de la «  comorbidité économique ». C’est la Chine dont la croissance ralentissait, malgré les crédits : sa croissance pourrait passer de 6 à 3%, voire en récession en début d’année. Suivent Venezuela et Iran bien sûr, puis les pays en guerre au Moyen-Orient et l’Italie. Le virus frappe les moins sérieux, diront certains ! Mais qui donc l’est ? En fait, à moyen terme, tout dépendra de la manière dont vont se refaire les chaînes de production : les trop longues, compliquées, fragiles, polluantes et liées à la Chine vont être simplifiées. Il ne s’agit pas de « démondialisation », plutôt de recentralisation à proximité des grands marchés. Donc, après, les plus forts le seront davantage.

Le COVID-19 profite aux banques centrales : pas vraiment, même si elles ont essayé de calmer le jeu, ou à cause de leur « précipitation » ! La Banque centrale américaine la première, inquiète ou sous l’influence de Donald Trump, baisse ses taux par surprise le 3 mars. Mais les marchés voient aujourd’hui que le rendement du bon du trésor américain à 10 ans s’effondre à 0,8%, contre un taux à court terme de 1,25%. Ils attendent donc des taux américains à 0,5% au moins ! Pire, ils sont désormais inquiets de cette action surprise de la Fed, voyant qu’elle ne marche pas assez !

Le COVID-19 profite aux industries pharmaceutiques, des savons et nettoyants… et c’est bien. A la science indépendante ? Ce serait encore mieux.

Aux États-Unis ? Oui s’ils aident leurs alliés, les pays émergents et discutent de partages d’informations médicales avec tous, Chine comprise.

Aux humanistes ? Pour eux, la peur est la pire des choses et la course au PIB en quantité sans prendre en compte sa qualité, autrement dit sa sûreté, doit cesser. Mais le virus de la sagesse n’existe pas… encore.