Impossible aujourd’hui de choisir facilement ce qu’il serait bon de souhaiter pour 2025 ! Et pourtant, nous étions prévenus. Nous savons bien que chaque début d’année est consacré à la recherche de ce que l’on peut souhaiter à notre famille, à nos amis, proches, collègues et relations. Souhaiter de favorable, bien sûr. Mais il se trouve que ce choix est à présent très compliqué, pour l’étrange raison que l’on ne sait trop ce qui sera favorable, dans l’entrelacs de fortes tensions que nous vivons, parmi les chefs de ce monde qui s’opposent plus qu’ils ne se concertent. Or nos « bons » vœux 2025 dépendent d’eux, plus que jamais.
Quel Trump ?
Donald Trump a été mieux élu cette deuxième et dernière fois, en dépit de ses discours incendiaires et de ses condamnations judiciaires. Quelque chose a donc dû changer dans la population américaine entre MAGA1 et MAGA2. Disons que c’est la venue d’Elon Musk. Le MAGA2, celui d’un Trump 2, paraît plus complexe et profond que MAGA1. Il implique de tout faire pour soutenir la croissance, et ceci, qui est vraiment nouveau, au milieu d’une révolution technologique prise en compte. C’est le pays conservateur profond, plus la Silicon Valley !
En même temps, ce qui ne simplifie rien, la dominance souhaitée par Trump s’oppose à une plus audacieuse avancée chinoise. C’est pour cela que l’on trouve chez lui une combinaison entre des politiques augmentant les droits de douane sur les importations mexicaines (pour freiner, aussi, les arrivées d’immigrants d’Amérique Latine), sur celles du Canada (à l’encontre des immigrations asiatiques, cette fois), plus une hausse de 25% des droits sur les importations chinoises. Plus le rapatriement, aux États-Unis, d’activités qu’il juge stratégiques. D’où un premier vœu 2025 pour que Trump 2 réussisse dans sa remontada, mais sans trop nous blesser, parce que nous dépendons beaucoup de lui.
Quel Xi ? Quel Poutine ?
Comment vont-ils se conduire et s’unir, face à Trump ? Quand Trump menace d’arrêter les exportations de semi-conducteurs en Chine, Xi vient d’interdire celles de germanium, gallium et antimoine aux Etats-Unis, qui permettent de les produire ! Tout sera plus cher ! En même temps, comme Trump veut vite conclure une paix en Ukraine et annonce qu’il interdira à ce pays d’« exporter » les fusées qu’il lui donne pour résister à la Russie, Poutine annonce qu’il veut aller plus vite, dans ses conquêtes ! D’où un deuxième vœu pour que Trump passe de « l’art du deal », déjà utilisé dans le vœu précédent, à la prouesse.
Quel Macron ?
Il paraît être entré, depuis le début de l’année 2024, dans une série perdante. Certes, il peut toujours se dire qu’il n’est pas seul dans son cas, en regardant cette Allemagne qui ne se remet pas du « pivot vers l’Asie » mené par Obama – Trump – Biden – Trump qui la mine. Il peut aussi voir ce qui se passe en Géorgie, Moldavie ou Roumanie, terres de manœuvre de Poutine. Inutile, et contre-productif surtout, de se réjouir des maux d’autrui. Les problèmes des voisins vont accroître les siens, qui sont les nôtres, en mettant à mal le moral des ménages et des entrepreneurs français, sans compter les inquiétudes des investisseurs étrangers.
A Macron, donc, de regarder cet étrange jeu de massacre, où les politiques s’amusent à faire tomber les responsables du pays sous les balles de son des foires hier, devenues sons d’invectives au Parlement aujourd’hui.
Dans un troisième vœu, souhaitons que ces élus qui ne parlent que de « compromis » et que de « mettre la patrie au-dessus des partis » vivent ce qu’ils disent.
Quel Bayrou ?
Après Borne, Attal, Barnier, voilà Bayrou : quatre Premiers ministres en un an. La Cinquième République rejoint celles qui l’ont précédée : le « régime des partis » est celui des partitions, avant qu’un drame majeur ne force à l’union — guerre ou faillite, nous dit le passé. Contre la faillite, il s’agit de faire des réformes pour réduire la dépense publique, alors que l’idée demeure chez certains leaders politiques de revenir à 62 ans, voire à 60, pour accéder à la retraite ! Mais il n’est pas possible de réduire le déficit sans les dépenses. Et il faut économiser assez pour s’armer. Heureusement que Pau est près de Lourdes : le choix de Macron est géographiquement le bon, sans oublier de croître plus, bien sûr.
Impossible 2025, tant les choix des uns s’opposent à ceux des autres, tant les lignes rouges de chacun créent un nœud gordien qui bloque tout. Meilleurs vœux à nous !