Xi appelle Sun Tzu sur la troisième guerre mondiale

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 Xi appelle Sun Tzu sur la troisième guerre mondiale

Le Président Xi contacte le célèbre stratège chinois. Certes, ce dernier est mort en 496 avant JC, mais il reste toujours au courant de ce qui se passe, et donne, toujours, de sages conseils à l’actuel Empereur.

 

Xi : Bonjour Général, nous serions au bord de la troisième guerre mondiale ? D’abord, je vais te dire où j’en suis de l’application de tes idées avant de continuer, tant ce qui se passe est aussi compliqué que risqué. D’un côté, la Russie piétine depuis un an en Ukraine, dans une guerre de tanks et de tranchées. Et pourtant Poutine, qui m’avait prévenu de l’attaque juste avant, m’avait assuré que ce serait vite expédié. D’un autre côté, les Etats-Unis sont de plus en plus agressifs à mon égard. Ils sont obsédés par mes (supposés) espionnages chez eux, donc limitent leurs commandes chez moi et freinent mes activités chez eux. Et ils m’empêchent, de plus en plus, de reprendre mon Taïwan !

Sun Tzu : Bonjour camarade Empereur. Je vois : une guerre oppose Russie à Ukraine, une autre États-Unis à Chine, soit deux terrains de conflit et quatre belligérants. C’est tout ?

 

Xi : Pas vraiment : côté Russie-Ukraine, je soutiens plus ou moins la Russie, lui achète son pétrole, son gaz et son blé avec des rabais, tandis que tous les Européens sont, plus ou moins, avec l’Ukraine. Moi, je m’étends en Afrique et noue des liens avec beaucoup de pays grâce à mes routes de la soie et, je crois, à mes financements. Ils me remboursent, plus ou moins, et en échange ne condamnent pas la Russie. J’y gagne encore.

Sun Tzu : Parce que toi tu joues au Go et tu encercles, Poutine fait du Pierre le Grand et détruit. Et les bombes nucléaires ?

 

Xi : La Russie en a plein, pas l’Ukraine qui les a toutes renvoyées en Russie à la fin de l’URSS, avec sa promesse d’être protégée en cas d’attaque ! Les Russes pensaient déjà à revenir. Maintenant, ils installent en Biélorussie des bombes tactiques. Un cas pas prévu par les stratèges de l’Ouest, dans leurs fameux manuels : ça empêche une riposte « légale » ! Et Européens et Américains ne peuvent envoyer de bombes en Russie que si elle en envoie, elle, chez l’un d’entre eux : c’est la règle de l’Otan. Sans ça, ce serait illégal de leur part. Donc rien à craindre non plus pour les Russes : risibles démocrates. Par ailleurs, pour m’énerver, les Américains envoient des bateaux autour de Taïwan, et moi j’en envoie plus. Puis ils envoient des politiques dans l’île, mais ils ne pourront aller au-delà d’une visite de Biden à Taipei : c’est leur bombe à eux ! Risibles démocrates.

Sun Tzu : C’est une double guerre d’usure que mènent les ennemis : l’Ouest veut user la Russie, les États-Unis la Chine. Mais, pour user plus, il faut être plus riche et surtout plus patient et résistant que l’autre. Or ce n’est pas le cas des démocraties : ils n’y obéissent pas longtemps au chef. En tout cas, jamais à un seul.

 

Xi : Donc je continue.

Sun Tzu : Attention, c’est une guerre à l’ancienne mais avec menace atomique peu crédible. C’est donc une guerre d’informations et de désinformations, d’espions, en fait d’endurance, sachant que Poutine veut seulement la partie riche de l’Ukraine et des ports, et que Taïwan est indéfendable de loin.

 

Xi : Donc, je gagne sur les deux terrains !

Sun Tzu : Attention, car cette double guerre de position est devenue celle des six usures : Europe, Russie, Ukraine, Amérique, Taïwan, Chine, sur quatre stocks : celui des soldats pour se battre et obéir, des nourritures pour résister, des coffres pour financer, des armes et des munitions pour tirer. Gagnera celui qui s’usera moins que l’autre, en l’usant et en le divisant, sans faire la guerre extrême, nucléaire comme vous dites. Gagner la guerre sans la faire, comme je disais.

 

Xi : Oui, mais moi je veux aussi une Russie et une Amérique plus faibles.

Sun Tzu : Alors il faut faire dépenser plus l’Amérique, ce qui divisera l’Europe, puis les politiciens américains. Viendra aussi un moment où les Russes n’y tiendront plus et où la « santé » de Poutine flanchera.

 

Xi : Au fond, le problème c’est lui.

Sun Tzu : C’est vrai qu’il veut affaiblir l’Ouest pour, en fait, t’égaler et pour cela, il a besoin de ton aide.

 

Xi : Je sais !

Sun Tzu : N’oublie pas : il faut feindre la faiblesse, afin que l’ennemi se perde dans l’arrogance.

 

Xi : Vrai, mais je suis devenu trop gros, les Russes n’ont jamais joué aux faibles… et les Américains alors !

Sun Tzu : Une guerre d’arrogances !

 

Xi : La Troisième ?

Sun Tzu : Sans bombe, pas !