Valls, la réforme et la vague

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 Valls, la réforme et la vague

Souhaitons bonne chance à Manuel Valls ! Pour bien réformer, on peut toujours parler méthode, stratégie et objectifs – en supposant bien sûr que les choix soient les bons et les décideurs politiques courageux. Mais rien ne marche jamais sans cet étrange mélange de faits et d’idées qui se retrouvent à ce « bon moment » qu’on appelle chance. Il n’y a pas de technique miracle pour bien réformer. Il faut toujours de bons programmes (ce sont d’ailleurs les mêmes depuis des années), de solides appuis internes (c’est le point à revoir, puisque le PS est en partie surpris, le Front de gauche hors de lui et le PC pas content – mais il joue sa vie s’il crie trop fort), des ennemis divisés (ce qui est vraiment le cas). Il n’est pas mauvais non plus que le peuple ait le sentiment d’avoir tout utilisé, que la peur commence à s’installer et plus encore, comme aujourd’hui, l’angoisse d’être les derniers à bouger et avoir donc moins à gagner et plus à souffrir à faire des efforts. Et le mieux est d’avoir en plus l’idée qu’il faut prendre la vague qui monte, celle qui vous portera. Et c’est le cas !

La France est en retard par rapport à tous ses voisins en matière de baisse de la dépense publique et de flexibilité du marché du travail. La zone euro va mieux. Les autres ont fait des efforts, parfois beaucoup souffert. Ils commencent à sortir la tête de la récession. Les marchés financiers les découvrent et les adorent. Pour eux le pire est derrière. Et pour nous ? Allons-y donc !