Petit rappel : il y a un mois, Donald Trump contactait Poutine pour avoir son avis (son aide ?) sur son élection présidentielle. Poutine lui avait alors dit qu’il aimerait (aiderait?) un match Sanders-Trump, avec ce Sanders beaucoup trop à gauche pour les Américains, donc perdant. Mais…
Donald Trump: Président bonjour, je t’appelle en urgence. Ce qui se passe n’est pas du tout ce que tu avais prévu et qui m’allait si bien : moi contre ce communiste de Sanders. Tu m’aidais, je gagnais !
Vladimir Vladimirovitch Poutine: Bonjour Président, bien sûr que j’ai vu ! D’abord ce Sanders n’est pas un communiste, mais un socialiste. La preuve : il a lâché. Maintenant, c’est surtout devenu plus compliqué pour toi avec ce « virus chinois », comme tu dis ! Tu es en récession et risques gros, avec tous ces morts et une bourse en déroute. Et la Chine en sort déjà !
DT: Elle en sort parce qu’elle nous a tout caché au début et maintenant pousse les gens au travail, sans savoir s’ils s’en sortiront !
VVP: Comme nous à Tchernobyl, j’imagine que c’est ce que tu penses ! Je le dis avant toi. Et merci de m’avoir envoyé ton Prince d’Arabie Saoudite…
DT: MBS ?
VVP: Oui, Mohammed ben Salmane, pour qu’il me fasse la guerre sur le pétrole ! Il a fait chuter mes entrées fiscales et plonger le rouble de 25% !
DT: Mais tu n’avais qu’à baisser ta production !
VVP: Et protéger alors ton pétrole de schiste ?
DT: Mais j’y ai des électeurs ! Bon, on ne va pas se battre : n’oublie pas pourquoi je suis venu.
VVP: Ah c’est vrai : pour être réélu et t’opposer ensuite à moi et à Xi.
DT: Comme tu présentes les choses !
VVP: Comme elles le sont. Mais le « virus chinois » a tout bouleversé. Et je me demande s’il ne vaut pas mieux avoir Biden l’endormi, comme tu l’appelles, que toi comme adversaire. Tu vois, je parle cash.
DT: Compris : tu veux quoi en échange, pour m’aider contre Biden ?
VVP: Que tu produises moins de pétrole et fasses remonter le prix du baril, que tu arrêtes de m’empêcher d’envoyer mon gaz aux Allemands et que tu me laisses avec Assad.
DT: Que je me déculotte !
VVP: Mais non. Tu feras dire qu’il faut éviter que l’Europe s’effondre, ce qui l’aidera à aider l’Afrique, pour ne pas la laisser aux Chinois.
DT: C’est tordu, mais je peux essayer. Et contre Biden, sur son fils « conseiller » en Ukraine à 50 000 $ par mois et au Board d’une société financière de Shanghai où il avait 10%, à côté du gouvernement chinois, tu n’as rien ?
VVP: Attaque plutôt sur sa santé.
DT: Il a le virus ?
VVP: Non, mais tu as remarqué qu’il bafouille, se trompe, a des trous de mémoire, est lent à répondre, mou, fais des gaffes…
DT: Tu as des infos : un début d’Alzheimer?
VVP: Oh moi je ne sais rien, mais tes réseaux sociaux et Fox News pourraient « enquêter ». Et pour Xi, qu’est-ce que tu prépares ?
DT: Le ruiner : ces « routes de la soie » sont à l’arrêt, les pays pauvres ne peuvent plus rembourser, il a prêté des milliards au Venezuela, son secteur public est surendetté…
VVP: Je me doute que ce ne doit pas être facile pour lui, mais il tient tout. Son système boursier ne pourra pas toujours être sauvé par ses crédits sur ordre, pour masquer la situation de ses entreprises, villes et régions… mais pour l’instant, ça tient !
DT: Pour s’en sortir, il lui faudra un « impôt volontaire » sur l’immense épargne des Chinois, un vol en fait, qui le fera plonger. Je vais lui faire payer cher mes achats, dont il a tant besoin !
VVP: Lui faire payer tes achats ce n’est pas les taxer, mais lui demander un rabais ! Surtout, qu’est-ce que je gagne à t’aider contre lui ? Son PIB est huit fois le mien, nous sommes voisins, c’est un gros client.
DT: Tu préfères Biden à Sanders ?
VVP: Oui. Avec lui, nous aurons des leçons sur la liberté et la démocratie alors que, avec Sanders, vous auriez eu une pratique du socialisme !
DT: Tu te moques !
VVP: Un peu. Pour te parler franchement, t’aider à gagner contre Sanders n’est pas comme t’aider à gagner contre Biden. J’ai compris ce que tu me donnes si tu gagnes, mais regarde mon problème si tu perds. On saura que je t’ai aidé en faisant dire qu’il était… malade. Je préfère ne pas m’engager.
DT: Alors je pompe plus de pétrole !
VVP: Tes producteurs de pétrole de schiste vont faire faillite, l’Arabie Saoudite va souffrir, les pays arabes te détester. Tu roules pour Daesh !
DT: Je veux être réélu.
VVP: Fais comme moi ou Xi : élus jusqu’à la mort !
DT: Si ne suis pas élu, je meurs.
VVP: Comme nous. Mais nous, c’est si on est mort qu’on n’est pas réélus.