Tout est là pour que l’année 2015 se présente mieux : des taux d’intérêt très bas, un euro qui baisse, un pétrole au rabais. Dans une telle configuration, les prévisions de croissance se redressent mécaniquement dans les têtes des entrepreneurs et, mieux encore, dans celles des ménages français.
Mais trop, c’est peut-être trop. Quand le prix du pétrole s’enfonce si vite à la pompe, les revenus des pays pétroliers font de même. Certains (Arabie saoudite) peuvent résister, mais les Emirats connaissent des difficultés budgétaires, l’Algérie doit s’ajuster, comme le Brésil, sans compter la Russie et le Venezuela. Quand les taux longs chutent aussi violemment en zone euro, l’Italie s’endettant à 10 ans moins cher que les Etats-Unis (1,6 % contre 1,7 %), il y a quelque chose qui se dérègle dans la finance mondiale. Et sans oublier que l’Allemagne s’endette à 0,3 % et la France à 0,5 % ! Un jour viendra où ces taux remonteront, suivant les Etats-Unis. Ce sera le vrai signe de la reprise, aujourd’hui encore caché, et donc la remontée du prix du pétrole. Et quand l’euro baisse, alors que la zone est en excédent extérieur (merci Allemagne)… et que le dollar monte, alors que les Etats-Unis sont en déficit, il y a de l’anomalie dans l’air.
Quand les nouvelles sont bonnes, il faut en profiter. Quand elles sont à ce point-là bonnes, il faut en profiter d’autant plus, en accélérant les réformes, car ceci veut dire qu’elles sont inquiétantes partout ailleurs.