Sun Tzu, vingt-six siècles après, nous parle d’Ukraine et de Taïwan

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 Sun Tzu, vingt-six siècles après, nous parle d’Ukraine et de Taïwan

Nous sommes entrés en relation avec le célèbre théoricien chinois de la guerre, né 500 ans avant J.C. Mais la vérité nous pousse à dire, pour expliquer ce « contact », que Sun Tzu enrageait de ne pouvoir réagir, quand il lisait qu’il était autant l’inspirateur de Poutine que de Xi. Il brûlait de rétablir sa vérité.

 

La Newsletter : Mon général, on nous dit que vous êtes très mécontent.
Sun Tzu : C’est vrai : cette attaque de l’Ukraine par la Russie est l’exact contraire de ce que j’ai toujours préconisé !

L N : Ah bon ?
S T : Oui : car c’est bien moi, qui ai écrit que « jamais guerre prolongée ne profite à aucun pays ». Regardez ce qu’il se passe : l’Ukraine est en faillite et secrètement financée par l’Europe et les États-Unis, tandis que la Russie a vu sa richesse annuelle baisser d’au moins 6%, sans compter les dommages de guerre qu’elle devra bien payer chez elle, plus les villes à reconstruire, plus son image – si elle s’en soucie. J’ai toujours dit qu’il ne fallait pas attaquer, et surtout pas un pays entier !

L N : Il faudrait gagner sans attaquer ?
S T : Oui, et c’est pour cela que je suis célèbre. L’art de la guerre est basé sur la duperie. Il faut prendre l’État intact, après avoir fait beaucoup baisser son moral, ce qui veut dire qu’on doit d’abord très bien le connaître, notamment dans ses points faibles, grâce à des escouades d’espions. Elles l’auront affaibli et désorienté, car tout dépend toujours du moral des troupes et de celui du peuple. Alors, perdu, il est à prendre.

L N : Mais ce qui se passe avec Poutine, c’est l’exact contraire de tout cela !
S T : Oui, sa guerre éclair ayant échoué, celle où quelques Russes très entrainés devaient tuer le Roi d’Ukraine…

L N : Le Président…
S T : Aujourd’hui, c’est pareil. Suite à cet échec de ses espions, au lieu de ne rien dire, de mentir et de rentrer en Russie, pour recommencer différemment plus tard, Poutine a déclenché une attaque massive. Mais cet échec a galvanisé le moral des Ukrainiens, ce qui a prolongé la guerre, puis permis l’arrivée de soutiens monétaires et militaires massifs, pour les aider.

L N : Donc, parce qu’elle dure, cette guerre a changé la nature du conflit ?
S T : Oui, il ne s’agit plus du fort qui menace le faible, ce qui aurait été vite réglé, mais, parce que le « fort » persiste sans vraiment réussir, c’est maintenant un « fort » qui inquiète et qui menace tous les autres, dans une escalade sans fin.

L N : Et tout ceci finit comment ?
S T : Par l’extension du flot : j’ai toujours comparé l’armée à l’eau « qui contourne la force », les points élevés et difficiles, puis gagne en occupant les creux, les points faibles.

L N : Voilà qui promet, si les points « faibles » ne le sont pas ! Poutine n’est pas sorti d’affaire s’il doit ainsi s’étendre.
S T : Personne ne l’est !

L N : Et Taïwan ?
S T : Changeons de terrain. Nancy Pelosi est, dit-on, une importante personnalité politique américaine qui vient de visiter Taïwan pour bien montrer à la Chine le soutien américain, mais elle ne m’a aussi peu lu que Poutine. Ce n’est pas du tout comme l’Empereur Xi !

L N : C’est-à-dire ?
S T : L’Empereur Xi sait que Taïwan est une citadelle. Ce sera donc dangereux et coûteux, en hommes et en matériel, de la prendre. Il faut l’étrangler lentement, réduire sa capacité de mouvement, lui faire peur, l’inquiéter. Bientôt, ses femmes ne feront plus d’enfants !

L N : Donc la visite de Pelosi l’aide !
S T : Oui, car l’Empereur Xi va montrer son courroux, en profiter pour se libérer d’engagements climatiques et faire naviguer ses bateaux au plus près des côtes de l’île, la rendant d’un abord risqué. Mais il ne lui faut pas aller trop loin. Il faut toujours laisser une issue, une solution négociée, pour éviter que les Taïwanais ne se disent qu’ils n’ont rien à perdre.

L N : L’Empereur Xi, dites-vous, vous suit dans cette Chine qui se réveille. Pas Biden aux Etats-Unis, qui dominent le monde ?
S T : La guerre ne cessera jamais. Il y a des espions, des attaques subtiles et des traquenards partout, des fausses nouvelles plus que jamais. Mais, quand on domine, il faut savoir se dominer, surtout quand on est gros. C’est la faiblesse américaine : l’instabilité.

L N : A cause de la démocratie ?
S T : De mon temps, ce… problème n’existait pas.

L N : Alors, comment faire la paix ?
S T : En gagnant bien la guerre !

LN : Et si on échoue ?
ST : On décapite le général et on recommence : la guerre est d’une importance vitale pour l’État.