Sucré-salé au FMI

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Le FMI vient de rehausser ses prévisions de croissance mondiale de 0,2%, à 3,9% pour 2018 et 2019, mais...

 

Pour le FMI, la situation se présente(rait) donc mieux, largement en liaison avec la politique fiscale américaine dont le FMI « achète » les résultats positifs (en France, ceci donne 1,9% de croissance pour ces deux années). L’amélioration viendra aussi des pays émergents : 4,7% en 2017, puis 4,9% en 2018 et 5% en 2020.

Mais… le FMI ajoute aussitôt que cette situation ne peut être un « nouveau normal ». Cette amélioration vient en effet d’un concours de facteurs qui pourrait ne pas durer sans plus de réformes et un renforcement des capacités de résistance à une future crise. Dans les pays industrialisés, l’inflation peut bientôt renaître, pire même avec un niveau de croissance potentielle plus bas que l’avant crise (productivité et démographie plus faibles). Les Etats-Unis devront faire face à la montée de leur dette publique, malgré l’effet temporairement positif de la baisse des impôts. La Chine devrait connaître un ralentissement, en liaison avec la fin de sa politique fiscale accommodante et la « normalisation » de sa politique monétaire (encadrement de crédit et/ou hausse des taux). Dans les pays émergents, la reprise peut se trouver face à des problèmes climatiques et surtout politiques, avec la montée des inégalités d’un côté, de la polarisation de l’emploi entre salariés formés et peu ou pas formés aux nouvelles technologies de l’autre, plus la montée des régimes autoritaires.

Bref « la prochaine récession est plus proche qu’on le pense, et les munitions pour la combattre bien plus limitées qu’il y a une décennie, notamment à cause d’un niveau de dette plus élevé » dit ainsi l’institution, dans son habituel mélange sucré-salé. Le FMI prévient : le sweet spot actuel est peut-être sweet mais n’est pas « le nouveau normal », le new normal, comme disent les économistes.