La stratégie économique de Donald Trump

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3 % : c’est le taux de croissance que vise Donald Trump. Pas facile, si l'on sait que la croissance américaine est actuellement autour de 2,5%, avec un taux de chômage de 4,2% ! Comment faire pour croître beaucoup plus, alors que l’économie américaine est déjà en plein emploi ? Et surtout par miracle, presque sans inflation, à 1,5% sur un an !

 

La réponse de Donald Trump est surtout fiscale. Il a oublié ses promesses de grands travaux, devant les problèmes rencontrés au Congrès. Il revient à son idée de fond : il faut baisser les impôts sur les entreprises et les ménages, en même temps qu’il faut simplifier la vie réglementaire de tout le monde. Moins d’impôts et moins de contraintes légales, égale plus de croissance !

Mais rien n’est sûr, car les propositions fiscales du Plan Trump vont surtout favoriser les ménages et les entreprises qui sont déjà florissants. Pourquoi donc est-ce que des entreprises, déjà au plus haut de leur valorisation, et avec en plus beaucoup de liquidités, se mettraient-elles à trouver subitement de nouvelles idées, et donc à investir plus ? Pourquoi des ménages, déjà riches, sinon très riches, seraient-ils prêts à prendre encore plus de risques, à un moment qui ressemble tellement au plus haut du cycle économique et boursier, dans la troisième plus longue reprise de l’histoire américaine ?

Et surtout, dans ce monde de concurrence dans la compétence, il ne faudrait pas oublier la formation : c’est la grande absente de ces programmes. Les Américains hors emploi, certains depuis longtemps, peuvent-ils être aisément employables ? Et combien de temps faudra-t-il pour former ceux dont les métiers sont de plus en plus menacés par les robots et les nouvelles technologies ?

En même temps, vouloir simplifier la vie des entreprises et des ménages pour conduire à prendre plus de risques, au moment où les compétences ne sont pas encore là, est à la fois plus inflationniste et plus risqué. Autrement dit, 3% de croissance, avec moins d’impôts et de règles, ce sera difficilement possible sans avoir plus de compétences et de vigilance. Mais cela, Donald Trump ne veut pas l’entendre. Pas encore, du moins.