Sondage : âge pivot, âge des artères, âge des neurones, lequel préférez-vous ?

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Voici les résultats (simplifiés) d’un « sondage » sur les positions des partenaires syndicaux, politiques, et sociaux majeurs à propos des retraites.

 Sondage : âge pivot, âge des artères, âge des neurones, lequel préférez-vous ?

Source : CFDT

Voici les résultats (simplifiés) d’un « sondage » sur les positions des partenaires syndicaux, politiques, et sociaux majeurs à propos des retraites.

« Je ne préfère aucun de ces âges ! » C’est la réponse marxiste orthodoxe. Il faut que les prolétaires travaillent moins, car ceci affaiblit le capitalisme. En bonne doctrine, la diminution du temps de travail productif réduit « le travail gratuit » du prolétaire, approprié par le capitaliste. C’est lui qui est la base de la « plus-value absolue », donc de son profit. Travailler moins, c’est le faire baisser et précipiter la chute du système honni. Notons cependant que le pourcentage de ceux qui répondent ainsi est faible, reflétant la perte d’influence de cette théorie.
« Je ne répondrai pas : on voit bien pour qui vous travaillez ! Il faut travailler moins, se mettre souvent en grève, tomber malade : c’est mauvais pour ‘le système’, qu’il faut abattre au plus vite ». Sans vraie base économique, c’est souvent la réponse de certains partis et syndicats ou de leurs membres (ceux qui occupent les voies ferrées). Mais ces radicaux entendent, en même temps, conserver les choses en l’état pour ce qui les concerne. Et ceci même si le travail à la SNCF est devenu moins usant qu’au temps de la machine à vapeur, avec 260 000 retraités et 150 000 salariés et même si l’espérance de vie ne cesse de monter en France : 19 ans pour les hommes de 65 ans, 23 ans pour les femmes. Pour ces répondants à l’enquête, il faut travailler le moins longtemps possible, en combinant toutes les avancées et régulations sociales qui sont autant « d’avantages acquis ». Ajoutons ici les congés maladies, preuves du « stress au travail».

« L’âge pivot, c’est bon pour l’équilibre des comptes sociaux, à condition de pouvoir bouger dans le temps le curseur et de raboter les systèmes inéquitables : SNCF, RATP, Sénat… » dit au Ministère des finances une personne qui ne veut pas être nommée. Il s’agit de faire travailler tout le monde plus longtemps. Autrement, ce serait un prélèvement sur les jeunes actifs et les entreprises, donc un impôt sur la croissance. Les jeunes voudront-ils payer, les entreprises le pourront-elles ?  Ce qui est en jeu, c’est l’acceptation de payer des jeunes, qu’on n’interroge d’ailleurs pas, et les risques qui pèsent sur la croissance et l’emploi, qu’on ne mentionne pas plus. A continuer ainsi, avec nos naissances qui diminuent, nos systèmes de retraite, déjà à 14% du PIB en 2020 et qui vont vers 19% dans vingt ans, la retraite fait le déficit budgétaire et le chômage : le pire cercle vicieux.

« L’âge pivot et l’âge des artères, mais après discussions » : c’est la réponse des syndicats modérés. Les métiers pénibles ne conviennent pas aux séniors : il faut en tenir compte et les entreprises le savent. Qui a jamais vu des cinquantenaires sur les toits ou les échafaudages ? Mais il ne sert à rien de découvrir cette question, que les entreprises traitent largement par des reconversions en leur sein. On doit aider et faciliter plus cette transition.

« L’âge pivot et l’âge des neurones, répondent les patrons, sachant que nous nous occupons beaucoup et en permanence de l’âge des artères ». Pas mal pour les artères, mais il faut en faire plus pour les neurones, avec la révolution technologique en cours. Personne n’en parle, alors qu’on ne parle que de disruptions et disparitions d’emploi. Pour beaucoup, il faut être retraité avant d’être « largué » ! Donc formons bien plus, plus tôt, en permanence. Et pourquoi ne pas proposer, à côté de hausses de salaires, avantages en nature et autres participations, une enveloppe formation avec des profils de carrière ?

« L’âge des neurones et l’âge des artères sont liés. L’un fait, beaucoup, l’autre ! » Qui parle ? Personne ! Dites à quelqu’un de 50 ans et à un autre de 18 qu’ils partiront en retraite à 68, ils changeront leur comportement, leur échéancier de vie. Ils feront en sorte de vieillir moins vite, socialement dans l’entreprise, donc aussi physiquement. L’ « effet distance » en attendant leur retraite aura diminué, cette « obsolescence programmée » qu’est la retraite anticipée aura disparu. Ils demanderont plus de formations et plus de fitness ! En plus, les seniors ont souvent une productivité spécifique : moins de vitesse, moins d’erreur. Reconnaissons-le.

Santé physique et santé psychologique sont très liées et peuvent s’améliorer ensemble.  Les neurones aident les artères !