Rendre la vaccination obligatoire ? Nous sondons d’illustres penseurs

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 Rendre la vaccination obligatoire ? Nous sondons d’illustres penseurs

Comme le variant delta plane (calembour admissible, par ces temps de bord de mer), et que la question de la vaccination obligatoire devient présidentielle, faute d’être médicale ou morale, nous avons, nous aussi, lancé un sondage auprès d’illustres figures, trop tôt disparues.

Blaise Pascal : Vacciné, j’ai évidemment une plus forte probabilité d’éviter la maladie que de tomber victime d’une thrombose avec Astra-Zeneca. Je parie donc pour le vaccin !

Emmanuel Kant : Ne demande pas à autrui de ne pas se faire vacciner : ce que tu ne voudrais pas qu’il te demandât.

Nicolas Machiavel : La querelle du vaccin obligatoire va diviser les prétendants au trône par rapport aux anti-vaccin. Ils se verront accusés des nouveaux morts, par les pro-vaccin. Donc… c’est bon pour la vaccination et les prétendants au trône, ou celui qui entend y demeurer, pour autant qu’ils osent fortement accuser les anti-vaccin, bien sûr.

Karl Marx : Il faut vacciner les prolétaires et laisser libres les capitalistes d’opter pour une fin plus proche que celle que j’avais prévue pour eux.

Pierre Desproges : Le COVID-19 frappant surtout les personnes âgées a économisé 6 à 7 milliards aux caisses de retraite françaises. Il faut donc interdire le vaccin aux plus de 60 ans.

Louis Pasteur : Je trouve étrange la question. J’ai sauvé le gamin, et ce n’était pas acquis. De mon temps, la vie primait et le principe de précaution consistait à prendre des risques pour avancer et sauver, avec la science, en faisant attention bien sûr.

Sigmund Freud : Avec la crainte devant la vaccination, on retrouve celle de Thanatos, en pire. Elle pétrifie non seulement Eros au sens du goût pour la vie, mais du goût de la vie. Craindre de prendre des risques pour vivre plus longtemps, c’est être déjà défunt.

Georges Séguy : La CGT d’abord, les autres syndicats ensuite, sont là pour défendre les travailleurs donc pour les protéger, et évidemment des risques dont ils pourraient être porteurs, sans le savoir bien sûr. La CGT demande donc aux pouvoirs publics et au patronat de prendre toutes les mesures pour protéger les soignants et les soignés, en vaccinant aussi vite que possible. Opposer les uns aux autres est une technique patronale qui veut entrer à l’hôpital. Nous l’arrêterons.

Raymond Devos : Sommes-nous devenus piqués, de crainte de l’être ? Vaque-ci, nation ! Ou bien : Start-up nation ! Les bras vous en tombent-ils ?

La Pythie de Delphes : Du virus ou du vacciné, la vaccination pourra en perdre un des deux.

William Shakespeare : Etre vacciné ou ne pas être, là est la question. Y a-t-il pour l’âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d’une injurieuse fortune, ou à s’armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? On a compris que William est pour le vaccin !

Molière nous fait répondre par Thomas Diafoirus, fils du Docteur Diafoirus, dans le Malade imaginaire : Piquerai-je ? Ce qu’il y a de fâcheux auprès des grands, c’est que, quand ils viennent à être malades, ils veulent absolument que leurs médecins les guérissent. Le vaccin ne nous expose pas à cette fâcheuse obligation, tant il tue moins que son absence.

Winston Churchill : Vous avez eu à choisir entre le vaccin et le COVID, vous avez choisi de ne pas vous faire vacciner, vous aurez le COVID.

Charles de Gaulle : Prenez invariablement la position la plus élevée, c’est généralement la moins encombrée. Merci du conseil : au vaccin !

Socrate : Pique-toi toi-même ! Tu me dis, Ménon, que le vaccin n’est pas légalement obligatoire ? Oui Socrate, répond Ménon, car si le non vacciné tue l’autre, il est tué. Il se condamne ainsi moralement. Mais, dit Socrate, il tue physiquement avant d’être tué moralement. Cela est vrai, Socrate. Donc : pique-toi toi-même, répond Socrate. Je serai ainsi en accord avec moi-même, dit Ménon. Hâte-toi de mettre ta philosophie en acte, conclut Socrate.

Hippocrate : D’abord ne pas nuire : mon serment, devenu fameux, donne pourtant une réponse simple. Vacciner : oui, si cela protège. Je comprends mal que des soignants s’y refusent : sans doute n’ont-ils rien juré. Qu’ils le fassent ! Je comprends plus mal encore que des élus freinent ou s’y opposent : « d’abord être réélu » semble leur ambition, au risque de nuire à leurs électeurs. « Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences » : il est vrai que c’est mon serment, mais pour les médecins !