Le FMI vient de publier le 21 décembre 2015 une étude pour conseiller l’Iran dans son nouveau départ, maintenant que l’embargo américain devrait cesser. Ce serait alors un brillant avenir qui s’ouvrirait au pays, avec une croissance plus régulière pour la partie hors pétrole (allant vers 4,6% dans 5 ans) et une stabilisation pour la partie pétrole après la grave crise de 2013-2014 (vers 2,5% dans 5 ans).
Mais, on s’en doute, beaucoup dépendra des hypothèses, notamment pétrolières. Ainsi, pour le FMI, le prix du pétrole, projeté à 49,7 dollars le baril en 2015-16, remonterait graduellement vers 63 dollars dans 5 ans. On pourra objecter que ce chiffre dépasse nettement le niveau du marché, puisque le prix du pétrole tourne aujourd’hui autour de 36 dollars. Plus encore, il semble avoir peu de chances de progresser, avec l’économie mondiale qui augmente peu et les pays de l’OPEP qui entendent exporter davantage, Arabie saoudite en tête. Ceci au moment même où l’Iran veut retrouver sa place en exportant plus de 2 millions de barils / jour, soit le double de ce qu’il fait actuellement. Dans une économie déjà pléthorique en pétrole, l’offre supplémentaire de l’Iran aura quelques peines à aider à la remontée des prix…
Outre ces hypothèses très favorables sur la remontée de la production pétrolière et de ses prix, les experts de Washington continuent en proposant que l’Iran flexibilise sa politique économique en mettant d’abord l’accent sur la désinflation, avec une banque centrale qui deviendrait autonome. Ils en viennent même à souhaiter qu’elle publie un document régulier de politique monétaire… Ils ajoutent que les rentrées pétrolières permettraient d’améliorer la situation fiscale et d’ouvrir à une politique économique généralement plus libérale. Dans la part de l’économie qui n’est pas pétrolière, et qui jouerait pour eux un rôle important de rééquilibrage du pays, ils soutiennent évidemment des politiques de modernisation et d’innovation.
En ce qui concerne la politique monétaire, ils souhaitent plus de transparence, notamment pour les banques. Ils demandent ainsi évidemment leur renforcement, indiquant que, selon eux, environ 20% de leurs crédits ne sont pas performants, ce qui implique qu’elles devront être largement recapitalisées.
Au total, si le pétrole va mieux, l’Iran ira mieux. Mais si tel n’est pas le cas, il devra faire plus d’efforts encore, d’innovation, de flexibilité et de transparence… ce qui n’est pas donné.