Portrait-robot du futur patron de la Fed

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Futur patron, ou future patronne, bien sûr. La Fed doit remplir des postes, trois sur sept sont encore vacants depuis un an, puisque le Congrès ne voulait pas des propositions de Barack Obama. Et, surtout, il faudra dire qui sera son nouveau patron, sachant que le mandat de Janet Yellen s’arrête fin janvier 2018.

 

Tout ceci dépend de Donald Trump, qui doit faire ces choix, choix entérinés ensuite par le Congrès. On s’en doute, la question majeure est celle de la succession de Janet Yellen. On peut toujours imaginer que Donald Trump va la reconduire, mais rien n’est moins sûr. Ne rêvons pas !

En effet, le portrait-robot du futur patron de la Fed est en train de se préciser : il faut un chef d’équipe, qui comprend l’économie, notamment en matière de politique monétaire bien sûr, et pas seulement de manière théorique. Il faut qu’il adhère aux soucis de simplification de Donald Trump, notamment en matière bancaire et financière. Pour lui, en effet, moins de régulation bancaire et financière permet plus de crédit, plus de prise de risques, et donc plus de croissance. Pas évident pour qu’un banquier central « classique », pour qui la stabilité financière est plus importante encore que la stabilité monétaire, soit d’accord avec cette idée.

En même temps, ce nouveau président de la Fed doit entériner la politique fiscale proposée par Donald Trump. Celle-ci accepte un accroissement du déficit budgétaire par la réduction des impôts sur les ménages et sur les entreprises, avec l’idée de soutenir ainsi la croissance à moyen terme. Dans ce contexte, un supplément de déficit, avec plus d’inflation à la clef, ne serait pas un problème. Ce serait plutôt le début de la solution ! Il faut donc un banquier central qui accepte l’idée que la politique fiscale de Donald Trump va augmenter à moyen terme la croissance potentielle, et qui donc prolonge la souplesse monétaire actuelle.

Plus souple encore que Janet Yellen en matière de taux d’intérêt, plus compréhensif vis-à-vis des banques et des financiers, plus ouvert à l’idée que la politique fiscale va augmenter encore la croissance potentielle aux États-Unis, tels sont donc les traits de ce nouveau patron de la Fed. Sans oublier le fait qu’il ne devra pas être obsédé par son indépendance ! Pas sûr qu’un universitaire réponde à ces critères, sauf à être attiré par le prestige du poste. Plutôt un profil d’entreprise, mieux encore bancaire, proche du terrain, pour ne pas dire idéologiquement convaincu ? Nous verrons, mais la stabilité financière du monde est quand même en jeu.