Musk : le fou d’un roi fou ?

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 Musk : le fou d’un roi fou ?

Elon Musk est partout

Elon Musk est partout… connu pour son génie, pour ses excès et son mode de vie très personnel, pas très loin de la folie. Ces dits excès l’ont poussé à chambouler le secteur de l’automobile qui avançait depuis plus d’un siècle tiré par un moteur à essence, en passant par la Chine et l’électricité. Puis il a fait chuter le prix des satellites, ce qui lui a permis d’en peupler l’espace en quelques années. Sans même parler de ses fusées, sans égales. C’est donc un innovateur de génie, et comme tous les innovateurs, il est excessif. En plus, il est devenu follement riche, ce qui ne l’a pas calmé.

 

Le voilà conseiller du Président Trump

Dans le monde des milliardaires, il rencontre depuis quelques mois un autre fou, différent par ses excès : Donald Trump. Lui va revenir au pouvoir ce 20 janvier 2025, après une “interruption” de 4 ans au bénéfice du Président Biden. Il est passé au-dessus de tous les déboires juridiques (économiques, financiers, fiscaux, politiques et amoureux) qui auraient été fatals à tout être normal, même politique. Du grand saut d’obstacles.

Et voici donc que le Président Trump demande à Elon Musk de l’aider dans sa tâche de réduire, sinon de miniaturiser, l’État fédéral américain. Son idée est de raboter le déficit budgétaire, pas tant pour des raisons financières de plafond de la dette que pour permettre aux Américains de choisir librement leurs dépenses, avec moins d’impôts. Ceci déliera les énergies et la croissance du pays. Nous sommes en plein libertarianisme, cette philosophie locale qui aide les milliardaires à l’être davantage.

 

Musk-Trump au volant, attachons nos ceintures

Notre duo, au volant de la première puissance économique, financière et militaire mondiale, inquiète. Voilà maintenant, avant même que Donald Trump ne soit réintronisé, qu’il renoue avec son addiction aux tweets incendiaires. La nouveauté est qu’il y est escorté, stimulé ou concurrencé par Elon Musk. Ce dernier attaque non seulement les démocrates américains et, de manière générale, tout ce qu’il “renifle” comme woke à domicile, mais également les responsables internationaux, ce qui n’est pas dans les mœurs diplomatiques et moins encore dans ses responsabilités. Le voici qui demande au premier ministre anglais de libérer un leader d’extrême droite et déterre de vieux scandales sexuels, où il aurait été laxiste. Le voilà qui soutient l’extrême droite allemande. Aucun frein n’apparaît, pour le moment, de la part de Donald Trump. Est-il d’accord, inquiet, ou est-ce un encouragement à continuer, à accélérer ?

Comment comprendre ? Dans l’ancienne royauté, le fou du roi avait plutôt pour rôle de  freiner le monarque, lui présenter les sentiments du peuple et des remarques de bon sens. Le fou d’alors était plus un frein qu’un accélérateur. Il semble que, passée la royauté, cette logique fonctionne en sens inverse, avec l’émulation Musk-Trump.

 

MAGA, un danger géopolitique pour les amis

MAGA est en fait dangereusement simple, dans ce monde toujours plus complexe. Le concept de “grandeur des Etats-Unis” est multiforme et contesté, sauf si l’on revient à 1950 où il ne posait pas de problème, d’où ce souhait de retour que trahit ou traduit again. Mais comment faire vite, en 24 heures pour l’Ukraine et en moins de quatre ans pour tout le reste ? Réponse : en faisant pression sur les “amis”, pour qu’ils cèdent et facilitent le passage… aux autres.

MAGA est infaisable dans un monde où la démocratie s’étend, parce que c’est sa logique, en nouant des rapports sociaux. Convaincre prend plus de temps et passe par des transactions plus complexes, que contraindre. Mais Trump est pressé. Il propose d’acheter le Groenland, dit que si le Canada devenait le 51ème État, ses habitants et sociétés paieraient moins d’impôt et que le canal de Panama est trop cher. Quelle erreur du défunt Président Jimmy Carter de l’avoir donné aux Panaméens !

 

MAGA ignore ce qu’est le bien commun

L’idée de Trump est d’avoir des tensions avant le deal, un accord ensuite si les deux co-contractants y trouvent leur compte. Mais rien n’indique que, devenus plus libres, ils ne vont pas se lancer dans d’autres batailles. MAGA ouvre des conflits réactionnaires au vrai sens du terme : Make Russia Great Again, China, Turkey, Persia, dans ce temps de reconstruction des empires détruits par le Deuxième conflit mondial. Va-t-il sortir des Accords climat, de l’Organisation Mondiale de la Santé ?

 

Make Any Guerre Again ? Préparons-nous.