Wow folks, quelle histoire ! Me voilà, gaillard, le plus vieux Président des Etats-Unis, moi qui suis né le 14 juin 1946. Et en plus j’ai gagné la Chambre des Représentants et le Congrès, même si ces Républicains ne m’ont pratiquement pas soutenu ! Ils me doivent tout. J’espère qu’ils voteront mes lois.
Prenons la (longue) liste de mes promesses :
- Publier mes impôts, mais je ne les retrouve toujours pas. Je vais me mettre à les chercher.
- Mettre Hillary en prison. Elle, je ne vais pas la chercher, le patron du FBI ayant dit qu’elle n’avait commis aucun crime. Elle est assez punie comme ça, en ayant perdu !
- Renvoyer les 11 millions de clandestins. Je vais me mettre à les chercher. Mais les patrons des petites entreprises, commerces et fermes, ceux qui ont voté pour moi, viennent de m’envoyer des emails affolés. Si ces latinos s’en vont, ils me disent qu’ils ne trouveront plus personne pour bosser (pardon : travailler) ! C’est le plein emploi, comme le répète Janet Yellen, la patronne de la banque centrale (avec qui je vais devoir cohabiter jusqu’au 3 février 2018). Alors, ces patrons me disent qu’ils devront augmenter les salaires des Américains qui les remplaceraient, s’ils en trouvent. Je vais donc attendre et proposer plutôt à ces latinos de régulariser leur situation. Au moins, ils paieront des impôts.
- Dépenser plus dans les infrastructures. Je vais m’y mettre. Là encore, il me faudra des latinos. Je vais boucher les trous dans les rues et les routes, ce qui va augmenter le trou du déficit budgétaire. J’ai donc besoin que le Congrès approuve la nouvelle hausse du montant de la dette totale américaine. Pas de problème, même si les taux montent.
- Baisser les impôts sur les plus hauts revenus. Facile, je m’y mets tout de suite. Ça va soutenir le(mon) business (pardon : l’emploi) et la bourse qui en aura bien besoin, au moment où elle s’inquiète de tout. Et ces prophètes de malheur qui annoncent une récession américaine en 2017 ! Je dois éviter ça ! Comme les prochaines élections mid-term au Congrès auront lieu en 2018, où 33 sièges au Sénat sont en jeu avec 8 Républicains seulement, je peux renforcer encore mon influence ! Mais attention à ne pas trop en faire !
- Pourvoir le poste à la Cour Suprême : je vais bien choisir, ce qui me permettra de faire basculer la majorité. Mais attention, quand même, à ne pas aller trop à droite (et c’est moi qui parle !).
- Pourvoir les deux postes libres à la Banque centrale, en attendant 2018 où partira Janet Yellen (que je ne renommerai évidemment pas) et le 12 juin 2018, où c’est le tour de Stanley Fischer. Ouf ! Lui aussi partira. A 75 ans, ce n’est pas un drame. Je pourrai donc regarder de plus près ce qui se passe à la Fed, quitte à réduire son « indépendance ». Indépendance ! Elle qui a eu une politique de soutien à Obama à tout prix !
- Construire un mur avec le Mexique, un mur qu’ils paieront. Pas facile, mais je l’ai tellement répété ! D’abord, je vais voir de plus près les endroits qui sont de vraies passoires (pardon : les lieux qui sont moins surveillés, il faut que j’apprenne à « parler Président »). Ensuite, je vais discuter avec le Président mexicain Enrique Nieto, qui a eu la bonne idée de m’inviter lorsque j’étais candidat. Nous devrions nous entendre. Je parlerai alors d’un mur partagé, dont ils feront les frais !
- Augmenter de 45 % les droits de douane avec la Chine et réduire leur manipulation du Yuan. Je vais m’y mettre, sachant que la Chine m’a toujours préféré à Hillary. Nous allons avancer doucement. Ils savent que mes deux propositions, c’est du poker. Eux, ils jouent au Go. Je veux surtout qu’ils comprennent que je ne bluffe pas, même si la tension monte. Le monde entier me regardera là-dessus. Là encore, j’essaierai d’obtenir un bon deal (pardon : un accord équilibré).
- Empêcher l’entrée des Musulmans aux Etats-Unis. Je crois me rappeler l’avoir dit. Il faut que je recherche où et quand. Ce qui est sûr, c’est que je vais m’occuper des terroristes !
- Demander au Japon et à l’Europe de contribuer plus aux dépenses militaires de l’Otan pour leur protection. Pas la peine de les protéger, s’ils ne disent pas merci. Il faudra qu’ils payent, ça leur fera le plus grand bien, et à tout le monde.
Je forme mon équipe, avec ma famille. Je joins mes collègues du G7. Les marchés financiers ne vont pas aimer si j’ai tous les pouvoirs, pas plus que le Congrès, qui voudra exister. Il va falloir que je me réfrène. C’est dur d’être mou !