Merci Papa Noël : En voilà une bonne nouvelle : encore neuf lettres pour finir l’alphabet grec depuis Ο, Omicron, à Ω, Oméga !
Papa Noël : Oui, ma chère petite fille. Que tu es mûre et informée pour ton âge : donc, je vais te parler en adulte ! En fait, c’est plutôt l’idée du Directeur général de l’Organisation Mondiale de Santé : ne plus appeler les variants du COVID-19 par leurs lieux de manifestation, puisqu’on ne sait rien de leur vrai lieu de naissance ! Finis les variants brésiliens ou anglais, après les quolibets et les inquiétudes qui frappaient ces deux pays, motus sur Wuhan ! Il faut éviter le stigmate de « la grippe espagnole », ce fléau signalé en 1918 dans ce pays, et qui lui est toujours imputé, même si on pense désormais qu’il est américain. Nous sommes donc passés aux lettres grecques et l’Olympe ne réagit pas : aucun éclair de Zeus dans le ciel ! Nous voilà avec 24 lettres : une « bonne nouvelle » !
Merci Papa Noël : Merci quand même à vous, vous êtes trop modeste ! D’autant que vous avez raccourci la liste des variants, en sautant deux lettres ! Mais pourquoi ce « cadeau » ?
Papa Noël : C’est encore l’OMS, qui a supprimé deux lettres grecques : Nu et Ksi, en sautant à ο, Omicron. Supprimer Nu ne s’explique pas par de prudes raisons francophones, mais pour ne pas sonner comme New, nouveau, pour les anglophones. Cela aurait été très imprécis pour le futur : un new variant, puis un new-new, et encore un new-new-new ! Comment donc connaître les vrais nouveaux, s’ils s’appellent pareil ? Oublier Ksi est plus facile à comprendre : Ksi sonne en effet comme Xi, le durable président chinois, même si, dit-on, les Chinois le prononcent « chi ». C’était en effet impossible d’assimiler le dirigeant de la deuxième économie du monde par le PIB à un virus potentiellement mortel, en expansion rapide, et contre lequel il fallait absolument se vacciner.
Merci Papa Noël : C’était impossible en effet. Donc nous en sommes à omicron.
Papa Noël : Oui, et ce variant paraît plus sympathique que ses prédécesseurs, même s’il est le plus rapide. Il nous force quand même à renforcer toutes nos protections : masque, distance, aération, lavage des mains, voire confinement. Le nombre de personnes atteintes double tous les deux jours ! Au Royaume-Uni, où il galope, la Reine décommande sa fête familiale de Noël et les voyages entre Paris et Londres sont strictement réglementés. L’OMS nous dit qu’il est partout. Et ce n’est pas fini : nos fêtes sont en danger.
Merci Papa Noël : Merci donc de tous ces masques de toutes ces couleurs !
Papa Noël : C’est normal, et c’est sérieux. Il est sûr que le virus va continuer sa marche, en égrenant ensuite l’alphabet hélène.
Merci Papa Noël : Tu me fais rire, mais moi, je viens à peine de finir le français !
Papa Noël : C’est bien de rire : continue, c’est Noël ! Je t’aide. Après omicron, c’est Pi : comme « mal en pis », en souhaitant que tel ne soit pas le cas. Puis ce sera Rho, comme Rhume, flux, écoulement : ce n’est pas mieux. Voilà Sigma, comme Symptôme : on verra lesquels en son temps. Bonjour Tau, comme Taubira si tu veux, ou Tautologie ! Vient Upsilon, comme Urticaire : il ne manquerait plus que ça ! Salut ϕ, phi comme Philosophie, car c’est bien la seule façon, sinon de guérir, du moins d’essayer de résister à ce qui vient. On continue avec Chi comme Chaos, en souhaitant qu’on l’évite, puis Psi, Psychologue, dont on aura bientôt tous besoin et voilà enfin Ω, Omega comme…
Merci Papa Noël : Oh, c’est fini !
Papa Noël : Non car cet Oméga ne sifflera pas la fin de la partie. Nous risquons de passer de la pandémie à l’endémie !
Merci Papa Noël : Encore du grec !
Papa Noël : Désolé, ce n’est pas moi qui parle, ce sont les docteurs ! Oui, le risque existe que le virus s’installe ici, dans le peuple, en-démie, mais après avoir, heureusement, baissé d’intensité. Chaque année, en même temps qu’on se fera vacciner contre la grippe, on se ferait vacciner contre le COVID-19, et bientôt les deux en un !
Merci Papa Noël : Mais moi je rêve d’un monde heureux, où mon bras ou mes fesses ne seront pas piqués chaque année. C’est contre ma liberté !
Papa Noël : Liberté : un mot que les adultes utilisent sans trop le comprendre, et voilà que les enfants s’y mettent ! La liberté, ce n’est pas faire ce qu’on veut, mais, surtout, ce qui ne réduit pas celle des autres.
Merci Papa Noël : C’est compliqué !
Papa Noël : Oui : la liberté, ce n’est pas un cadeau !