Sommet social : et s’il y avait une seule réforme à faire par ces temps de pandémie, laquelle serait-elle ?

- Ecrit par

Le Premier ministre Jean Castex a reçu les syndicats et le patronat ce lundi pour un deuxième sommet social. La crise du Covid-19 et son impact perturbent les priorités de l'agenda de concertations. Les réformes de l'assurance-chômage et des retraites sont menacées. Quelle serait la meilleure mesure ?

Sommet social : et s’il y avait une seule réforme à faire par ces temps de pandémie, laquelle serait-elle ?

© Gouvernement.fr

Atlantico.fr : Si le sommet social de Jean Castex qui s’ouvre actuellement ne devait faire émerger qu’une seule mesure, laquelle faudrait-il que ce soit ? Pourquoi cette mesure en priorité ? Pourquoi maintenant ? Quel en serait l’intérêt pour le pays ? Ses éventuelles limites ?

L’expression « sommet social » concerne plus le niveau des personnes réunies que celui de la hauteur des vues. On ne parlera donc pas de la mutation nécessaire de l’économie française et européenne, prise entre la révolution de l’information et de l’informatique et la mondialisation, illustrée par les tensions entre les États-Unis et la Chine. Or, si elle n’est pas menée, préparée, expliquée et préparée, cette mutation sera subie. Mais on n’en parlera pas : ce sont les chefs des syndicats syndicaux et patronaux qui se rencontrent, avec les principaux ministres concernés pour débattre des problèmes du moment. Ceci peut évidemment se comprendre : le COVID-19 bouche l’horizon, fait parler des soutiens aux entreprises, au chômage partiel de longue durée, à l’apprentissage et à l’embauche des jeunes, pour éviter que le désastre social ne se prolonge.

Mais ce sommet du « social immédiat », qui fait repousser les questions des personnels sensibles (ceux de la « deuxième ligne » qui permettent aux Français de faire leurs courses) ou encore des retraites, ne fait pas se demander ce que va devenir le secteur de l’automobile, avec le changement structurel des comportements et le télétravail, ou encore le commerce, avec Internet et les livraisons à domicile. Nous vivons l’informatisation accélérée de la société, avec le virus, dans le ménage, à l’école, dans les agences bancaires et les supermarchés, et bien sûr dans les usines et les chaînes de transport. Et nous parlons de la « réindustrialisation », alors que l’industrie est complètement chamboulée par l’informatique comme tous les secteurs productifs !

Un jour viendra où l’on osera parler, dans un vrai sommet, des restructurations massives à faire, dans le privé et le public, donc des formations à mener partout. On comprend que le COVID-19 fasse repousser aujourd’hui tous ces débats, mais il est inexplicable qu’on n’en parle pas : c’est ce silence qui est le danger réel du virus. Le COVID-19, avec son explosion actuelle et le confinement, pose des problèmes graves et urgents, mais il ne faut pas oublier l’essentiel : le monde qui change. Car lui ne nous oublie pas.


Atlantico

Aller sur le site