Et s’il n’y avait qu'une (ou deux) réformes à mener parallèlement à la pandémie, lesquelles choisir ?

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Alors que l'impact économique de la pandémie de Covid-19 est toujours aussi important pour de nombreux secteurs d'activité comme la restauration, le tourisme ou la culture, quelles mesures pourraient être efficaces pour favoriser la simplification administrative et la déconcentration ?

Et s’il n’y avait qu'une (ou deux) réformes à mener parallèlement à la pandémie, lesquelles choisir ?

 

Atlantico.fr : Quelles réformes le gouvernement devrait-il faire actuellement pour favoriser la simplification administrative ainsi que la déconcentration  ? 

Jean-Paul Betbeze : La crise sanitaire nous a surpris, un peu parce qu’elle venait vite de Wuhan, plus encore quand elle est passée d’Italie en France. Quelle surprise ! La crise financière du Liban nous a surpris, alors que nous voyions depuis des mois se développer cette crise, mélange d’exode des capitaux et de dette publique en dollars, alors que l’économie plongeait. L’inflation en France est à 0%, ce qui est au-dessus du livret A, à 0,5% net d’impôt. Le déficit du budget de l’état devrait être de 153 milliards d’euros en 2021, avec 449 milliards de dépenses et 296 de recettes : les recettes sont égales aux 2/3 des dépenses. Il ne sert à rien de comparer le déficit au PIB, sauf pour se calmer. La Banque Centrale Européenne détient le cinquième de la dette publique, elle a pris la place des acheteurs extérieurs au moment même où cette dette ne cessait de croître, ce qui est aimable. Et ainsi de suite… Nous sommes entourés d’experts, ce qui est toujours possible, qui commentent des rapports qu’ils n’ont pas lus, ce qui les pardonne de ne pas les avoir compris.

A force de commentaires d’autant plus percutants qu’ils ne sont pas fondés sur des chiffres de qualité (Insee, OCDE, FMI) ou d’enquêtes scientifiques sérieuses (nombre de sondés, qualité des questions), les auditeurs-téléspectateurs doutent de plus en plus, ou se mettent à croire à toutes sortes d’analyses et de théories devant les chaînes à temps plein. Ceci donnera Fox News aux États-Unis, puis des dérives complotistes ou anti-scientifiques. On voit les effets quand les faits disparaissent, sous les opinions. Il faut les deux, clairement séparés.

Donc un observatoire (un de plus, oui mais de qualité, indépendant, utile !) : dans une situation à la fois très dangereuse et complexe et à l’aube de la Présidentielle, chiffres et données doivent avoir plus de place, à la base des analyses, des projections et des propositions. Il ne s’agit pas d’être tragique mais d’être sérieux, si l’on veut renforcer le débat démocratique, en un temps où il est en danger. Autrement, on ne contrôle plus la violence que l’on laisse créer.


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