Macron appelle Biden

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 Macron appelle Biden

Emmanuel Macron : Permettez-moi, Président de vous féliciter, de vous souhaiter plein succès et de vous assurer de tout mon appui. Nous sommes dans le même bateau !

Joseph Robinette Biden, dit Joe Biden : Merci Emmanuel, mais attendons le 20 : on ne sait jamais avec « l’autre ». Les appels à la haine et au meurtre sont partout, et maintenant contre moi. Vous avez raison, ou plutôt « tu as raison », tutoyons-nous. Il va falloir que je calme les esprits et que la justice fasse son travail. C’est pourquoi je te remercie de ta proposition d’aide.

EM : Dis-moi.

JB : Eh bien, dès qu’on est élu, tout le monde pense à l’élection prochaine. Tu le sais et moi, je n’ai pas eu de « période de grâce ». Alors… je vais passer tout mon temps à renforcer la situation ici et à contrer la Chine, et toi…

EM : Et moi…

JB : Tu vas renforcer l’Europe. Les Anglais sont partis et vont s’en mordre les doigts. Les Russes et les Chinois vont en profiter car ils deviendront plus faibles, avec leur mini-Trump. Et toi, tu vas devenir le seul vrai leader de l’Europe, maintenant qu’Angela s’en va. Elle aura un, ou une, successeur en janvier, autant dire qu’elle n’est plus là. Mais les Russes, les Turcs, les Polonais et les Hongrois le sont, plus les Chinois.

EM : Tu as raison, mais mon poste s’arrête en mai 2022 et il faut que je pense à ma réélection. Dès que la pandémie va régresser, avec le vaccin, tout le monde va lutter davantage contre moi seul, ici et en Europe. Oui, je serai, pendant un an, le successeur politique de Merkel, mais sans son poids et sans son économie.

JB : Je sais, mais m’aider t’aidera. Et m’aider, c’est dépenser plus en achetant nos armements et notre cybersécurité contre la Russie, la Chine et leurs sous-traitants – les meilleurs ! La guerre, c’est dans l’espace et sous l’eau que ça se passe : avec les satellites espion et laser, plus les crypto-messages, plus les sous-marins. Porte-avions et destroyers, c’est bon pour escorter les tankers en temps de paix. En temps de guerre, ils sont les premiers coulés !

EM : Et je lance le successeur du Charles de Gaulle ! Et les services secrets européens veulent peu coopérer. Et l’armée européenne, c’est en fait la française qui s’épuise au Mali, l’allemande qui regarde la Russie avec ses vieux tanks, plus les carabiniers italiens. Il faut que tu parles aux Polonais et aux Hongrois et leur demandes de changer et de s’armer, mais avec du matériel européen.

JB : Leur parler : oui, matériel européen : compliqué.

EM : Et pourtant ! Pour qu’on réussisse, il faut que tu m’aides à renforcer la zone euro, arrêtes les sanctions douanières contre les autos allemandes et le cognac français parce qu’on s’occupe de Boeing et qu’on veut faire payer un peu Amazon qui fait des milliards de profit ici et détruit nos commerces !

JB : Augmenter les impôts, je vais commencer à le faire ici et vais avoir les lobbies sur le dos, alors que nous avons un pied dans la récession – merci Trump. Et pour Amazon et les autres, ceci concerne ma chère Irlande. Parle-lui, toi.

EM : Et il faut que tu t’occupes aussi des « routes de la soie » qui lient Moscou, Ankara, Téhéran, Pékin, en attendant Kaboul et Bagdad !

JB : Je sais : nous sommes affaiblis et ils veulent en profiter. Surtout Téhéran pour sa bombe, soutenue par la Russie et Pékin en sous-main. Mais je dois parer au plus pressé : chez moi, puis en mer de Chine.

EM : Mais Russes et Chinois ont plus gagné en affaiblissant ton pays qu’en faisant élire Trump. Et ils vont continuer avec Merkel, puis moi : pas du complotisme, c’est la réalité. La Chine est ici aussi !

JB : Oui, nous avons les armes de l’ancienne guerre : la bombe, les avions, les bateaux, pas celles d’aujourd’hui : l’intox, la division, l’exaltation des extrémistes, je suis bien placé pour savoir ! Je vais en parler au Pentagone et aux services secrets.

EM : Mais l’intox n’est pas « d’aujourd’hui », mais de toujours. La nouveauté, c’est l’union des illibéraux qui peut nous bousculer ! Et mes libéraux ici trouvent qu’il n’y a rien de mieux que de m’attaquer moi, pour prouver que la démocratie est ce qu’il y a de plus fort !

JB : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! », c’est de ton Voltaire. Tu as raison, les deux se confondent ! Pour ces hoax – mensonges et trolls – messages fous, j’en parle à Kamala, ma vice-présidente. C’est de son âge.

EM : Il faut agir, Joe.

JB : Oui : j’écris mon « discours d’inauguration » du 20 !

EM : Fais peur.

JB : Comme « l’autre » ?