2018 a déçu et inquiété. Erreur totale, si on pensait que notre monde pouvait changer sans peine, entre les nouvelles technologies qui détruisent les emplois plus vite qu’elles n’en créent et la lutte pour sa direction, entre Trump et Xi. Et nous ? Et nous ? Et nous ?
2018 entrera dans l’histoire de France sous une couleur imprévue : jaune, alors qu’on attendait plutôt le vert écologiste ou le rouge anniversaire de Mai 68. Les « gilets jaunes » ont occupé en fin d’année l’espace public, intrigué, inquiété. Ils sont la manifestation locale de secousses telluriques mondiales.
De fait, 2018 a plus été heurtée par la politique que par l’économie. La Chine se contente de réagir aux chocs trumpiens, jusqu’à quand ? Elle le fait avec délais, intensités et terrains variables, comprenant que la stratégie américaine consiste à la faire ralentir en exportant moins et faisant monter sa monnaie. Donald Trump cherche visiblement à éprouver sa stabilité financière et sociale, donc politique. Déjà, il chamboule les filières de production et d’échange pour faire revenir aux États-Unis des industries parties. Il consolide la résilience de son économie aux chocs extérieurs, la rendant encore plus dépendante de sa seule demande interne. La Chine le copie dans cette stratégie, ce qui ne rendra que plus instables les autres économies, plus petites, nécessairement plus ouvertes.
A ne pas changer assez vite et s’unir avec l’euro ici, nous passerons du jaune au livide. Mais le grand avantage du pire est qu’il n’est jamais sûr…