Le jeu de la spirale japonaise

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 Le jeu de la spirale japonaise

Le Nikkei qui flirte avec 17000 : la bourse de Tokyo adore. Et pourtant, les autorités japonaises jouent gros pour sortir de la déflation. Une logique en sept phases se met ainsi en place :

  1. baisser le Yen par une politique monétaire ultra-accommodante. Très vite, le Yen baisse ainsi de près de 30 % par rapport à l’euro et de 25 % par rapport au dollar entre 2012 et aujourd’hui,
  2. aider ainsi les exportations,
  3. donc la croissance du PIB,
  4. assez pour augmenter la TVA, ce qui permet de réduire le déficit budgétaire,
  5. l’inflation remonte alors, à la fois par inflation importée (le Yen plus faible) et par effet TVA,
  6. les taux réels baissent. Ils passent ainsi de 0,9 % en 2012 à 0.3 % en 2013 et – 2,8 % en septembre 2014,
  7. ce qui permet de faire baisser le ratio dette publique/PIB…

et si ceci ne suffit pas, c’est reparti pour un tour… C’est ce qui se passe aujourd’hui, avec le retour à « 1 », une nouvelle phase de stimulation monétaire.

Jusqu’à ce que les voisins réagissent : Chine et Corée peuvent ne pas aimer cette politique de baisse du Yen qui les concurrence. Jusqu’à ce que les Japonais s’inquiètent devant la nouvelle hausse de TVA qui va affecter une nouvelle fois leur pouvoir d’achat. Jusqu’à ce que tout le monde, pas seulement les Japonais, s’inquiète pour la monnaie. On dit toujours qu’une banque centrale n’a aucune limite pour imprimer de la monnaie, sauf si la crédibilité de sa monnaie en est affectée et que le Yen est mis en question. Le Japon joue gros jeu, externe et interne. Mais la bourse aime. Alors…