MAGA : l’objectif permanent
L’objectif chiffré de Donald Trump est boursier, pour soutenir l’activité. Il est de faire aller le Dow Jones vers 45 000, déjà à plus de 10% en un an, ou le Nasdaq vers 22 000, à plus 23%. Pour cela, il faut pour lui réduire les contraintes réglementaires qui pèsent sur les entreprises et les institutions financières, pousser au crédit et aux concentrations, diminuer les impôts, lancer les stable coins, faire baisser les taux de la Fed et supprimer les données qui iraient contre cette grandiose mission.
Make America Great Again : le slogan est fameux, mais commence à inquiéter. Il passe par l’envie de s’étendre au Canada, au Groenland et de dominer le Mexique. Il s’agit aussi d’attirer capitaux et innovateurs, pour produire plus sur place. La hausse des droits de douane intervient alors pour réduire le déficit commercial et renforcer l’activité, même si le taux de chômage est à 4,1%, pour gagner des milliards et… diminuer les impôts.
Casser les thermomètres
Pour avoir cette croissance, le mieux est de remplacer la responsable des statistiques de l’emploi : elle vient de publier des chiffres en baisse (et fut nommée par Biden). Pareil quand Trump s’oppose à un journaliste de CNBC qui lui parle de ses sondages moins favorables, il lui répond : « ma cote de popularité n’a jamais été aussi haute ». Pareil quand il ordonne de détruire deux observatoires spatiaux de la NASA qui suivent les gaz à effet de serre, l’évolution de la météo et les dérèglements climatiques, autant de fake news. Surtout, il s’agit de pousser les feux dans le domaine financier.
La domination de la Fed
Les critiques de Donald Trump contre Jay Powell, le Président de la banque centrale qu’il surnomme « trop tard », ne cessent pas. Il demande une baisse des taux, vers 2% contre 4,5%, soit un taux réel négatif pour une inflation à 2,7%. Il ajoute que, si l’inflation remonte, comme c’est le cas, il suffira de les rehausser. On pourrait trouver dangereuse cette approche, contraire à celle des grands banquiers centraux, où l’essentiel est « d’ancrer les anticipations », pas de les secouer. Mais comme critiquer Jay Powell ne suscite pas sa démission, il faut l’affaiblir. Une gouverneure vient de démissionner pour rejoindre son université, deux autres s’opposent à son maintien des taux : l’idée gagne d’en nommer déjà un (Stephen Miran), pour l’affaiblir et le remplacer en mai 2026 !
Plus de crédit
Surtout, des mesures sont prises pour accélérer le financement de l’économie en réduisant les contraintes prudentielles des banques, sachant que les règles de Bâle III s’appliqueront… un jour. La régulation américaine avance lentement. Attendons janvier 2029… si Trump est d’accord, mais avec des exigences sur les fonds propres recalculées pour ne pas être supérieures aux actuelles. Cette vieille et lente « régulation » fait que les banques européennes ont perdu plus de 10 points de parts de marché au cours des 8 dernières années aux États-Unis, les américaines pesant en Europe plus de 70% des fusions-acquisitions.
Plus de cryptoactifs avec le Genius Act
Le Genius Act vient d’être adopté par le Sénat, acronyme signifiant Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoins ! On assure que ces nouveaux actifs qui vont vers 1000 milliards de dollars, évalués à parité avec lui, seront adossés aux dépôts et aux bons du trésor. Promis juré, ils seront surveillés. Sauf s’ils servent de garantie pour de nouveaux crédits ou si trop sont émis, achetant des bons du trésor, sachant que, parallèlement, les cryptoactifs ne cessent de monter. Le Bitcoin qui ne valait rien à sa naissance et n’est adossé à rien, va vers 120 000 dollars, pur actif spéculatif qui n’est acquis que pour être vendu plus tard plus cher, si tout se passe bien.
Plus de Chine qui n’aide pas
Trump veut réduire le déficit budgétaire américain… mais commence par l’accroître, ce qui pèse sur le dollar, d’autant qu’il le trouve trop cher et veut une baisse des taux. Comprenne qui pourra. La Chine poursuit son chemin : pas d’attaque frontale contre le dollar, car Trump réagirait immédiatement, surtout parce qu’elle refuse la transparence qu’implique une monnaie de réserve. Elle préfère grignoter son avancée comme monnaie de transaction, avec ses clients émergents. En même temps, elle diminue ses avoirs en bons américains à 750 milliards de dollars désormais, contre son maximum à 1 000, pour une dette de 36 000 milliards.
La bulle financière Trump gonfle.