Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, Le nez dans le goudron, c’est la faute à…

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 Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, Le nez dans le goudron, c’est la faute à…

 

A Macron, bien sûr !

 

Car c’est lui, l’origine de tous nos maux. S’il ne parle pas, on se demande ce qu’il mijote. S’il parle, c’est trop ou pas assez précis, plus ce qui est inacceptable. S’il parle à Brut., c’est du jeunisme. S’il ferme les stations de ski ou les boites de nuit, sous prétexte que c’est risqué d’être confinés le soir, s’il régule la chasse, sous prétexte qu’il y a des chasseurs qui peuvent ainsi faire le sport qu’ils aiment et gérer « en même temps » la biodiversité, s’il prolonge la durée de vie des centrales nucléaires, sous prétexte qu’elles polluent moins que le charbon ou le gaz, sans parler d’islamisme radical ou de laïcité, il sera critiqué par nos « experts à temps plein », invités des télévisions à temps plein.

 

Pendant ce temps, le chômage monte, notamment chez les jeunes. Les entrepreneurs revoient à la baisse leurs programmes d’embauche et d’investissement, sachant qu’ils doivent aussi avoir des activités plus écologiques et socialement responsables, se soucier du bien-être au travail et au télétravail, répondre aux clients qui veulent des produits plus sûrs et surtout moins chers, sachant que les concurrents chinois ont moins d’états d’âme. Pendant ce temps aussi, entre deux manifestations du samedi, générées pour dégénérer, les règles changent et sont critiquées. Elles s’empilent, françaises plus européennes. Et le virus s’impatiente. Bloqué par ces masques qui entravent sa liberté, il attend les fêtes, où il pourra virevolter ! Après, ce sera à nouveau la faute à Macron.

 

L’histoire est ancienne, de chercher des responsabilités pour ce « qui ne va pas » chez le chef, local ou extérieur, dans les idées pernicieuses d’intellectuels, ou les deux. En 1832, quand Gavroche chante sa chanson, il s’insurge contre la misère qu’il vit. C’est, à l’époque, une révolution imputée aux Lumières. Gavroche en connaît quelques noms, plus pour le rythme et la rime. Surtout, ce misérable gamin comprend bien le rôle de bouc émissaire qu’on leur fait jouer. Aujourd’hui, si la pandémie résiste, n’ayant été qu’assoupie après tant de cas et de décès et des confinements qui ont fait perdre tant d’emplois, au risque de faire dérailler l’économie, plus à angoisser les restaurateurs (et autres), C’est la faute à Macron. Son « quoiqu’il en coûte », pour sauver des vies dit-il, a caché des manques, des impréparations, quelques mensonges…  Et surtout : qui paiera ? Aux États-Unis, C’est la faute à la Chine (surtout), plus aux Démocrates pour Trump et à Trump pour les Démocrates. En Italie, Espagne, Royaume-Uni, on retrouve comme usual suspects les chefs locaux, plus l’Europe.

 

Les « vieux » vous diront qu’on finira par savoir ce qui s’est passé à Wuhan, pas tout de suite puisque la hiérarchie politique du pays est en cause. Bien avant, on aura traité le virus. Quand même, depuis des mois, on sait qu’il suffit d’être à un mètre et demi de l’autre client chez le boulanger ou l’épicier, de porter un masque et, maintenant, de se faire mettre un coton tige dans le nez chez le pharmacien du coin pour se faire tester et, si besoin, s’isoler. On installe l’application TousAntiCovid, qui marche enfin et, même si l’on triche un peu sur les horaires ou sur les motifs (nous sommes en France), au moins sommes-nous un peu plus conscients de nos actions.

 

Les « vieux » vous diront aussi : « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle ». Quoi ? Ce serait seulement l’intention qui compte et, si elle est bonne, elle le sera partout et pour tous, « en même temps » ! De l’Emmanuel ! Oui, mais de l’Emmanuel Kant, en 1785. Je suis libre d’autant que je n’attente pas à la liberté d’autrui. Ecrire où je vais et pendant combien de temps dans TousAntiCovid n’est pas liberticide, du moment que je comprends et accepte cet altruisme. Le malheur est qu’il faut que je l’écrive pour le présenter au gendarme, représentant de la force plus que de la force morale, faute de force morale !

 

Ce virus montre que si le monde change, surtout avec la Chine, nous pas. Nos questions le montrent : quel est le « bon vaccin », y en aura-t-il assez, quels « effets indésirables » pour moi, vaut-il mieux que j’attende ? Donc chantons :

Je suis toujours ronchon, C’est faut’ à Mélenchon

Le nez sur le vélo, C’est faut’ à Hidalgo

S’il rêve qu’on le blanchit, C’est la faute au grand XI.