Source : Projet de loi de finance 2016
Pour 2016, les chiffres sont assez ronds : il faut trouver 200 milliards pour un PIB de 2200. Sur ces 200, 70 sont à long terme et 60 à moyen terme pour rembourser les emprunts qui arrivent à échéance – autrement c’est le défaut, et 70 nouveaux, pour financer le déficit qui vient. Ces 200 milliards (environ) vont nous coûter un peu moins de 4 milliards de frais financiers, soit plus du double qu’en 2015. Bien sûr, ces chiffres sont importants pour la France et pour la suite.
En partie, ils dépendent des marchés financiers, avec les Etats-Unis qui tirent à la hausse et Mario Draghi qui freine, et de nous en France. De nous non seulement dans la masse à financer, qui augmente quand même de 8 milliards entre 2015 et 2016, de nous dans le spread de financement avec l’Allemagne. Aujourd’hui, on a le sentiment que les efforts ne payent pas beaucoup : comptablement, si la France avait réduit son déficit à 190 milliards par exemple, elle aurait économisé 120 millions d’euros environ. Mais c’est oublier que c’est toujours ainsi que les choses commencent : il ne s’agit pas de « petites économies », moins encore d’austérité, mais d’efficacité, quand il faudra investir demain dans la recherche et dans l’école, et quand les taux seront plus élevés. On l’a sans doute compris, ce qui inverse la courbe du chômage, c’est celle de la dette : c’est un état d’esprit d’efficacité publique et privée pour la croissance et l’emploi.