Gaffe aux rentrées !

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On l’a bien vu : notre pauvre monde n’a pas pris de vacances. Point de repos pour lui, et donc pour nous, pour rêver et réfléchir. Nulle trêve. Nous devrons donc nous préparer aux mois qui viennent…

 Gaffe aux rentrées !

Rentrée en guerre : l’armée turque franchit la frontière syrienne, participant à la lutte contre Daesh et essayant en même temps de régler quelques comptes.

Rentrée des Grands : c’est le G20, la réunion des responsables mondiaux, les 4 et 5 septembre à Hangzhou (Chine). On peut espérer qu’ils parleront des vrais sujets : la coopération internationale pour soutenir la croissance et diminuer les tensions qui montent partout, en mer de Chine, au Moyen-Orient et aux abords de la Russie notamment. Cependant, rien n’est jamais sûr avec eux : ils vont en discuter, mais de là à décider ? Un compte-rendu sortira qu’il faudra donc déchiffrer. Mais, au moins, ils se rencontrent. Souhaitons que les marchés financiers ne s’énervent pas.

Rentrée pétrolière : c’est normalement en septembre que l’OPEP se réunira de façon informelle à Alger pour lui aussi calmer le jeu. Pas de surprise : le prix du pétrole baisse, puisque l’Arabie saoudite continue de produire plus, que l’Iran l’imite et que les productions de gaz liquéfié ne font qu’augmenter, face à une demande mondiale en faible croissance. A Alger, il s’agira de préparer les esprits à l’idée qu’on pourrait figer les productions, si l’Iran accepte la proposition de l’Arabie saoudite. Préparer reste donc le mot car c’est aux marchés financiers que tout ceci s’adresse. Seront-ils dupes ?

Rentrée en referenda : en Hongrie d’abord, un référendum va demander le 2 octobre au peuple s’il est pour ou contre une attitude plus dure vis-à-vis des migrants. On devine le résultat. Ensuite, en octobre ou novembre, un autre référendum est prévu en Italie où Matteo Renzi proposera une réforme constitutionnelle réduisant le poids du Sénat. Si elle ne passe pas, il a annoncé qu’il partirait : on imagine d’ici la nervosité monter à Rome, et ailleurs.

Rentrée en première : c’est des Etats-Unis qu’il s’agit, la première économie mondiale. La question est de savoir comment ils vont aborder ces prochains mois, avec une reprise somme toute assez soutenue mais une campagne électorale de plus en plus violente. Certes, les marchés financiers anticipent qu’Hillary Clinton gagnera largement, avec une probabilité de 85% selon le site d’études Five Thirty Eight, quoique le Brexit nous a rendus prudents.

Rentrée en Brexit : quand donc le Royaume-Uni fera-t-il sa demande de sortie ? On parle d’avril 2017 ! Dans les mois qui arrivent, les messages et voyages vont ainsi se succéder pour trouver des alliés et chercher des solutions. Les banques installées au Royaume-Uni aimeraient un accord « à la suisse », les entreprises un accord « à la norvégienne », tandis que les politiques flirtent avec Pékin et adorent toujours Washington. Et la zone euro ?

Rentrée en primaires : celle de la droite se prépare, les 20 et 27 novembre, celles de la gauche aussi. On ne manquera ni de candidats ni de programmes. Souhaitons que les idées et les débats soient au rendez-vous pour soutenir la croissance et l’emploi, c’est-à-dire le moral des entreprises et des ménages, dont tout dépend. Souhaitons aussi que des excès anti-européens ne soient pas commis. Nous n’avons pas besoin d’affaiblir notre position.

Rentrée différée : il s’agit de la hausse des taux de la Fed. Normalement, ils devraient monter aux Etats-Unis puisque l’inflation commence à pointer du nez (hors pétrole et produits sensibles, elle se situe à 2,2%). Mais rien ne presse dans la situation politique actuelle, ni pour renforcer le dollar, sachant que les exportations américaines sont déjà à la peine. Attendons donc le 8 novembre et l’issue de l’élection, voire mars 2017 selon les marchés, qui s’impatientent !

Rentrée plus tardive encore : Mario Draghi va jouer les prolongations pour acheter plus de bons du trésor et d’obligations privées, avec l’idée de faire baisser toujours les taux d’intérêt des pays du sud. L’Italie est un souci, aux prises avec son référendum et ses problèmes de banques : en toute indépendance, il faut donc l’aider plus !

Rentrée de la dernière primaire : quand tous les candidats aux primaires seront connus, voire le gagnant des Républicains, le président Hollande nous dira s’il entend les rejoindre. Ce dernier veut être le premier !

Rentrée en reprise économique : c’est le problème majeur, souhaitons qu’il soit au programme… allez, on rentre !