+ 0,3 % de croissance ! Enfin, nous sortons du marasme. Mais les autorités politiques sont modérées, nous dit-on. Sagesse… ou bien lecture des chiffres précis ?
C’est une lecture des chiffres qui doit conduire à ne pas être trop triomphants !
La croissance du PIB sur un trimestre, 1,5 milliards d’euros de plus pour être concrets, est en effet égale à l’augmentation des stocks. Or c’est un chiffre qu’on sait statistiquement très fragile (c’est un solde) et qui peut en tout état de cause s’interpréter de deux manières opposées :
- soit on augmente les stocks parce qu’on pense que les choses vont mieux et vont continuer à aller mieux,
- soit on augmente les stocks parce qu’on constate que la croissance est plus faible que prévu, et on ajustera donc l’activité le trimestre qui va suivre.
Si on va plus dans le détail, on voit, hors augmentation des stocks, que les entreprises ont moins investi (-0,1 milliard) et que les augmentations sont surtout celles des administrations publiques : + 0,8 milliards d’euros suivies (de loin) de celle des ménages : 0,3 milliard.
En fait, les 0,3 % de PIB du troisième trimestre sont, en milliards d’euros :
1,5 de PIB = 1,5 de stocks + 0,8 de dépenses des administrations + 0,3 de dépenses des ménages – 0,9 de déficit extérieur supplémentaire et – 0,1 d’investissement d’entreprise.
C’est effectivement moins glorieux…