Emmanuel Macron : après Jupiter, à quel dieu se vouer ?

- Ecrit par

 Emmanuel Macron : après Jupiter, à quel dieu se vouer ?

Mais comment donc nommer ou surnommer, aujourd’hui, le Président Macron après ses récents déboires ?

Jupiter : bon Dieu, si l’on peut dire, qu’est-ce que l’on a pu entendre parler du style jupitérien de Macron et de sa « verticale du pouvoir ». Après ces élections, et leurs résultats, il va falloir changer !

Héphaïstos : « On m’a souvent surnommé Jupiter, mais je vais devenir Héphaïstos, je vais forger » aurait dit le Président Macron, lors du Premier Conseil des Ministres de son second quinquennat. De son fait donc, le Président descend dans l’échelle sociale de l’Olympe et passe du Romain Jupiter, ce roi des Dieux qui lui fut tant reproché, au Grec Héphaïstos, snobant au passage le romain Vulcain. Ça promet !

Héphaïstos ! Au creux des volcans, Emmanuel Macron n’aura donc de cesse de taper dans sa forge, pour ramollir le fer ? A lui, les choses matérielles : c’est d’ailleurs le seul Dieu à vraiment travailler. Un message sans doute : il commencera par « réformer » le métal, sous l’effet d’un ardent feu social, puis se lancera dans les innovations. On comprend qu’avec lui la réindustrialisation va suivre et que les hauts fourneaux vont rouvrir. Emmanuel Macron ne se fait donc pas d’illusion sur les chaleurs qui l’attendent, lui et son difforme modèle, si malheureux en amour. Mais quelle idée d’épouser Aphrodite-Vénus ! Attention aux comparaisons !

Ou bien Horace ? Mais ce n’est pas un dieu, et que vient faire ici cette histoire romaine, dont Emmanuel Macron ne parle pas ? C’est peut-être, ou c’était, sa tactique : diviser pour Présider, Présider pour réformer et amollir aisément le métal social. Au premier tour de la Présidentielle, il laisse ses onze concurrents s’écharper, pour attaquer qui demeurera. C’est la première Curiace, Marine Le Pen de son nom français, qui se présente. Il la défait en duel, verbal. Macron-Horace passe ensuite au second Curiace : Jean-Luc Mélenchon. Il est bien moins blessé dans l’épreuve que prévu, et surtout plus… coriace et malin que jamais.

Ou alors Métis, la déesse grecque de la ruse ? Voilà un titre qui se mérite et qu’il n’est donc plus très rusé d’arborer : on vient de le voir avec ces quatre tours électoraux. Métis, revenons à l’Olympe, est la première femme de Zeus, reine de la ruse et du discernement. Mais Zeus est quand même parvenu à l’avaler et la gardera dans son estomac… nous sommes en pleine mythologie. Ainsi, il sera constamment capable de distinguer le bien du mal. Est-ce que Macron a été si rusé, pour être peu présent au premier tour de la présidentielle et apparaître ensuite, frais, contre Marine Le Pen dans un duel qu’il savait imperdable ? Les Français ont trouvé la ruse trop grosse : ils voulaient des programmes, des propositions, des chiffres, des critiques, des empoignades surtout. Bref ils voulaient des efforts de celui qui voulait les Présider pendant cinq ans, pas une promenade sans risque ! Pire, Emmanuel Macron tenta la même ruse pour les élections des députés, mais c’était trop : quelques heures de discussion avec la presse régionale, quelques minutes avant de prendre l’avion, ne pouvaient plus suffire. Et l’on vit alors le malin (trotskiste) Mélenchon réunir autour de lui tous les Curiaces qui restaient, ce à quoi le pourtant rusé Macron n’avait pas pensé. Macron-Métis a-t-il trouvé plus Métis que lui ?

Phobos ? Non. Vieux masque politique, il ne marche plus : pas de chaos, pas de chienlit. Ce Phobos, dieu de la peur panique, fils du dieu de la guerre (Arès) et de la volage Aphrodite, épouse de l’infortuné Héphaïstos, a sans doute aidé à gagner la présidentielle en agitant l’épouvantail de l’extrême droite. Mais son symétrique à l’extrême gauche, le Phobos anti-Nupes, semble moins efficient. Peut-être parce Nupes est un assemblage récent, sans mauvais souvenirs.

Athéna ? C’est sans doute la référence préférée de Macron, mais elle est entièrement secrète. Se comparer à elle susciterait plus encore que des quolibets : des hurlements. De fait, Athéna a un CV parfait : fille de Zeus et de Métis, épouse du dieu de la guerre, donc puissante, rusée et armée. L’Inspection des Finances de l’Olympe : trop !

Cymopolée alors ? Quoi ? Pas question : incompréhensible, trop recherché, snob, pédant. Et pourtant, cette déesse des tempêtes et des catastrophes s’adapte bien à l’air du temps. Oui, mais pas pour en faire un emblème : il s’agit d’apaiser… en gagnant.

Va donc pour Héphaïstos !