COVID-19, entreprises zombies et présidentielle

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 COVID-19, entreprises zombies et présidentielle

COVID-19 : il avance toujours, mais heureusement moins vite dans les pays développés, dont la France. Les vaccins lui font du mal : c’est bien ! Mais comment en sortir ? Quelles seront les séquelles de ce drame ? On compte 170 millions de cas (officiels) et 3,5 millions de morts dans le monde, et bien plus, avec les dernières informations. En France, il y a eu 6 millions de malades, quatrième pays touché par le nombre, 110 000 morts, 1 660 par million d’habitants. Un drame. Heureusement, la situation semble s’améliorer. La France voit baisser la troisième vague du virus, après la première qui l’a atteinte en mars-avril 2020, lors de l’arrivée du COVID-19. Puis ce furent la deuxième (et la pire) en septembre-octobre 2020 et la troisième, en mars-avril 2021. Nous sommes à moins de 10 000 nouveaux cas par jour, la question étant désormais celle de cette course à trois, entre virus qui avance et mute, vaccinations qui le bloquent et déconfinements… qui pourraient l’aider !

Entreprises zombies : elles continuent leur avancée, depuis dix ans, peut-être plus vite ! « Entreprises zombies » ? Le mot est créole pour décrire ces revenants violents et dangereux : les maux qu’ils infligent sont très contagieux. Appliqué aux entreprises, il en décrivait certaines, avant la crise sanitaire : âgées de plus de dix ans, elles n’avaient pas, depuis trois, pu payer leurs frais financiers. Condamnées donc à s’endetter plus, elles « marchaient » encore, mais moins vite.

Avant le COVID-19, ces zombies passent en France de 4% du nombre des entreprises cotées fin 1980 à 15% en 2017, et on ne sait rien pour les non-cotées ! La faible croissance de la fin de la décennie 80, puis la crise des subprimes leur ont, paradoxalement, permis de proliférer, puisque les taux d’intérêt se sont effondrés. S’endetter plus, faute de pouvoir rembourser, ne coûtait rien : on verrait plus tard ! Pourtant, on sait identifier ces entreprises zombies : plus petites que les autres, elles croissent moins, investissent moins en actifs physiques et moins encore en actifs immatériels. Elles sont donc moins productives et toujours plus endettées. Sur ces zombies d’avant COVID-19, 25% mouraient, 60% s’en sortaient, les autres étaient rachetées. Mais celles qui « s’en sortaient » n’étaient pas guéries pour autant : elles allaient croître moins et, en général, plus tard, rechuter.

Pas de surprise : le COVID-19 a détérioré la situation des entreprises déjà zombies et en a fragilisé d’autres, pourtant saines « avant ». Comment les différencier désormais ? Comment traiter ces « nouvelles zombies », sans leur transfuser bien plus de fonds propres ? En France et partout, des mesures économico-politiques ont aidé toutes les entreprises, avec des crédits et du chômage partiel. Il s’agissait d’éviter le pire. Mais ceci ne suffit évidemment pas pour les zombies ou même les « fragiles ». Les premières le sont plus. Les secondes, les « fragiles non-zombies d’avant », ont un avenir plus compliqué, avec des remèdes politiquement plus difficiles à administrer et à faire accepter par les actionnaires, souvent aussi par les salariés. On peut penser que les « zombies d’avant », vont disparaître plus tôt. Quand et combien ? Ceci impliquera plus de mesures de soutien et de recherches de la part des banques pour en piloter leur « mariage ». Prolonger des crédits publics et privés ne guérit pas, mais permet de trouver une « solution » par l’achat d’un concurrent, le plus souvent, si un se présente. La question plus importante, et plus difficile, porte sur les entreprises saines « d’avant COVID-19 ». Pour elles, rééchelonner les crédits sera indispensable. Chercher des obligations convertibles en actions aidera. Surtout, ouvrir leur capital sera décisif. Beaucoup de patrons de PME devront alors accepter de partager leur pouvoir, la taille de leur entreprise étant devenue trop petite : pendant le COVID, les forts sont devenus plus forts !

Présidentielle de 2022 : elle conduit déjà le pouvoir à reculer les échéances. Ce sont des crédits allongés et des charges sociales différées, tout en comptant sur Christine Lagarde et la BCE, pour acheter sans mollir des bons du trésor et calmer les taux d’intérêt.

Mais en 2023 ? Les entreprises qui ne pourront payer leurs frais financiers et que les banques ne voudront plus soutenir feront faillite. Les tribunaux de commerce seront embouteillés. Le(a) Président(e) ? Zombifié(e) ? Et si on parlait de ce vrai sujet ?