L’évolution du chômage en France métropolitaine est économique et aussi très politique, sinon plus politique encore qu’économique.
D’abord, elle est économique en ce qu’elle reflète l’amélioration en cours. Elle bénéficie ainsi notamment aux chômeurs dits « de catégorie A » (sans emploi, libres immédiatement et tenus de chercher un emploi). En France métropolitaine, sur trois mois, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A diminue enfin de 3,1 % pour les hommes (-1,3 % sur un mois et -2,3 % sur un an) et de 1,8 % pour les femmes (-0,4 % sur un mois et +2,3 % sur un an).
Mais, plus encore, cette évolution est politique. Sur un an, les chômeurs de catégorie D, non tenus de chercher un emploi, diminuent de 20,7% (-70 000) ! Cette catégorie réunit les chômeurs non tenus de faire des recherches pour raisons de santé ou de formation notamment. Et ceux de catégorie E, non tenus de recherche non plus, baissent de 7,7% sur un an (-33 000). On y retrouve les créateurs d’entreprises, qui n’ont aucune raison de baisser en nombre, et surtout les contrats aidés, qui sont eux en voie d’attrition du fait de la puissance publique qui juge qu’ils aident plus les collectivités publiques que les chômeurs.
En revanche, les chômeurs tenus de rechercher un emploi en activité réduite courte et surtout longue augmentent sur un an, respectivement +30 000 et +118 000.
Au total, sur un an, le nombre de chômeurs augmente de 43 000. Cette progression cache des mouvements de fond : le nombre de sans-emploi de catégorie A baisse de 4000, celui de ceux qui ne sont pas tenus d’en chercher baisse de 103 000 et ceux en emploi partiel qui cherchent à travailler plus longtemps augmente de 148 000. En fait, le nombre de chômeurs non tenus de chercher un emploi chute et la pression de Pôle emploi monte. Comme la situation économique s’améliore, il y a plus de chômeurs qui vont mieux, cessent leur formation, et veulent travailler plus longtemps !