Source : Ministère des Finances
Le déficit budgétaire est, à mi-année, moindre que prévu pour 4 milliards d’euros. La raison en est triple : il y a eu plus de recettes pour 3 milliards, moins de dépenses « normales » pour 5 et plus de dépenses liées aux comptes spéciaux pour 4.
Les impôts sur les personnes rapportent 5 milliards de plus (IRPP et TVA), ce qui compense les moindres entrées d’IS (montée en charge du CICE). Donc l’Etat gagne un peu plus d’argent. Surtout, il en dépense moins en fonctionnement et en charge de la dette et un peu plus en dépenses d’intervention.
Difficile de savoir si les rentrées fiscales vont se maintenir. Dans un sens, la baisse du prix du pétrole et la remontée des taux vont finir par peser. Dans un autre, les sommes actuellement collectées sur des déclarations « incomplètes » ou des avoirs en Suisse auront une fin (2 milliards cette année !). En revanche, la TVA devrait continuer à bénéficier de la reprise de la consommation.
Si on gère le budget de manière prudente, en tenant compte de la nécessaire réduction du déficit budgétaire, de nos engagements, et plus encore de la nécessité de retrouver un peu de marge de manœuvre après ces années de demandes de délai pour s’ajuster, la piste est claire. Il faut continuer à serrer la dépense publique et à faire entrer les impôts des ménages. On le voit : ils ne pèsent pas sur la consommation, au contraire, puisqu’elle continue à être dynamique. Si on veut plus de croissance par l’export, avec la compétitivité durable qui en vient, il en faut moins par l’intérieur. Alors la France sera « vertueuse » et se protègera en partie de la remontée des taux longs qui se prépare.
Mais ce n’est pas ce qu’annoncent nos politiques. Le « supplément » constaté va être largement redonné aux ménages, pour des raisons peut-être plus politiques qu’économiques… Qui sait ?