Après les soixante-huitards, voilà les quatre-vingts-sixards !

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Ce sont les mêmes, mais plus tard. Ils sont plus vieux, bien sûr, mais ils n'ont pas du tout changé. Tout leur est dû !

 Après les soixante-huitards, voilà les quatre-vingts-sixards !

Les soixante-huitards, c’est la génération des « événements de mai 68 », celle du baby-boom d’après-guerre. Celle qui interdisait d’interdire, autrement dit qui ne voulait rien s’interdire. Quelque temps après, elle prenait le pouvoir – et le gardait. Aujourd’hui c’est le papy-boom : elle prend sa retraite. Et elle ne veut toujours rien s’interdire, allant gaillardement vers ses quatre-vingt six ans.

Après avoir dépensé plus que de raison les deniers publics, très au-delà des ressources publiques au point d’avoir creusé trente ans durant le déficit budgétaire (en langage soixante-huitard : « jouir sans entrave »), la voilà qui entend bénéficier encore d’une épargne qu’elle n’a pas amassée. Et au lieu de s’en prendre à elle-même, c’est évidemment la faute aux autres, lutte contre les exploiteurs oblige. C’est alors que les choses se compliquent.

Car ce sont eux désormais, les quatre-vingts-sixards d’aujourd’hui, les exploiteurs. Ce sont eux les plus riches, ayant épargné pour eux, en privé, qui ont laissé leurs dettes, publiques, à leurs enfants et petits-enfants. En plus, ils vont désormais croquer leur épargne et laisser leurs jeunes payer pour leur dette publique, plus pour leur retraite, plus pour leurs soins.

Petit problème : leurs enfants et petits-enfants, quand bien même ils le voudraient, n’en auront plus les moyens. Un jeune sur quatre est au chômage, les nouveaux emplois rapportent bien souvent moins que les anciens, et ils ont moins d’enfants ! Alors, moins de ressources et plus de dettes : quel futur pour les quatre-vingts-sixards qui s’inquiètent ?

Croissez plus, autrement dit : travaillez plus et plus longtemps, disent-ils. Autrement dit : « perdez votre vie à nous la faire gagner ». Merci ! Mais plus précisément : la perdre dans le public ou dans le privé ? Dans le privé bien sûr. Mais pour y faire quoi ? Des produits et services pour l’interne ou bien l’externe, autrement dit exportés ? Des produits et services exportés bien sûr. Mais lesquels, où et comment ? Faut-il être moins cher que les Allemands avec un peu moins de qualité, ou alors plus chers que les Espagnols avec un peu plus de qualité ? Et en faisant quoi, où et avec qui ? La réponse de nos anciens soixante-huitards est alors toujours la même : « mettez donc l’imagination au pouvoir » !

Décidément, ces chers (c’est le mot) quatre-vingts-sixards nous amusent toujours mais ne font plus rire, se disent les quatre-vingts-huitards d’aujourd’hui. Ce serait d’ailleurs le temps de le leur manifester, par exemple en commençant par geler leurs retraites et leur faire davantage payer leurs soins. C’est bien le minimum. Autrement, il ne sera financièrement plus possible aux jeunes de payer pour les vieux qui, eux, le peuvent ! Et la voie grecque vient juste de se fermer : les taux remontent partout !

Que vont-ils alors dire, nos quatre-vingts-sixards ? Très simple : ils vont reprendre leur slogan fétiche, mais adapté à leur situation.

 

CRS = SS devient : Contre Révolution Salvatrice = Sous Sortez !

 

Et que vont donc leur répondre les quatre-vingts-huitards actuels ? Très simple : ils vont à leur tour adapter le slogan d’alors.

 

Paye camarade, le jeune monde est derrière toi !