Alpha, Beta, Gamma, Delta : l’alphabet grec a été sollicité pour traiter les variants du COVID-19 et éliminer ainsi les stigmates liés à une origine géographique donnée. Ainsi, on ne dit plus variant anglais, mais Alpha, sud-africain, mais Béta, brésilien mais Gamma, indien mais Delta. C’est là une démarche normale, car il ne s’agit pas seulement de s’écarter des Anglais, puis des Sud-africains, puis des Brésiliens et des Indiens, tant les variants s’étendent rapidement dans un pays puis dans un autre, où ils en profitent pour muter. La liste ne s’arrête donc pas là, avec ces quatre jugés « préoccupants » (VOC : Variant Of Concern) par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Eta, Kappa, Lambda : la liste continue en effet. Car il y a les « variants à suivre » (VOI : Variant Of Interest). Voilà Eta, dont on ignore le lieu de naissance et qui n’est pas encore jugé significatif dans les enquêtes, puis Kappa, indien qui présente des cas sporadiques et Lambda. Signalé pour la première fois à Lima en août 2020, il représente en avril 2021 97 % des séquences de coronavirus analysées au Pérou, puis est identifié (mi-juin) dans 29 pays.
Epsilon, Zéta, Théta, Iota : ce n’est pas fini ! N’oublions pas les « variants en cours d’évaluation » (VUM : Variant Under Monitoring), comme Epsilon (le plus ancien des variants, répertorié en mars 2020 en Californie) et Zeta, brésilien. Mais aucun cas n’a été détecté depuis mai 2021 pour l’un et avril pour l’autre, ce qui est une assez bonne nouvelle car Epsilon est jugé résistant aux vaccins, donc pas « épsilonesque » ou « négligeable » ! Bien sûr, il faut aussi penser à Théta, qui nous vient des Philippines en février 2021, et à Iota apparu aux États-Unis.
Nous en sommes donc au Lambda de l’alphabet grec, mais plus de 6200 modifications du virus ont déjà été répertoriées depuis avril 2021 ! Selon les experts, en effet, ces modifications ont été à l’origine de plus de 45000 séquences génétiques. Cependant, et c’est heureux, une petite minorité d’entre elles seulement a eu un impact sur les propriétés biologiques du virus. Nous avons donc évité le pire… jusqu’à présent !
Que nous réservent Mu, Nu et Xi, suite de l’alphabet hellène ? Les quatre variants qui dominent la pandémie vont-ils se déployer encore plus vite que le plus véloce d’entre eux, l’actuel delta, qui bat ses concurrents récents, dont Lambda, et les écrase ? Nul ne le sait : l’Organisation Mondiale de la Santé note ainsi le 15 juillet que « la pandémie était loin d’être terminée. Elle continue d’évoluer et quatre variants préoccupants dominent l’épidémiologie mondiale… (avec) de fortes chances pour que de nouveaux variants préoccupants, peut-être plus dangereux et encore plus difficiles à maîtriser, apparaissent et se propagent dans le monde ». Merci !
Mais ceci n’empêche pas ce même Comité d’urgence sanitaire international de recommander en même temps de « NE PAS exiger de preuve de vaccination contre la COVID-19 pour les voyages internationaux comme seule condition permettant de voyager au niveau international, compte tenu de l’accès limité aux vaccins contre la COVID-19 et de leur répartition inéquitable dans le monde. » !!!! On aura compris que les voyageurs internationaux venant des pays les plus pauvres et les moins vaccinés pourront voyager. On comprend qu’il ne s’agit pas de stigmatiser davantage ces pays et moins encore d’ennuyer ceux de leurs ressortissants qui ont les moyens de prendre l’avion… Mais on peut également penser que les variants peuvent profiter de cet humanisme !
Les marchés financiers regardent l’avancée de la pandémie mais, heureusement, pas les recommandations de l’OMS. Alors ils s’inquiètent pour la croissance qui pourrait souffrir à nouveau, avec des taux d’intérêt à 10 ans qui baissent à 1,2% aux États-Unis, même avec une inflation à 5,4%, et à -0,07% en France pour 1,5% d’inflation. Ils se disent alors que les banques centrales vont continuer leurs soutiens et les bourses regagnent une partie du terrain perdu devant l’avancée du Delta !
Mais les virus ont plus d’imagination que les banques centrales n’ont de moyens ! Le bilan des banques centrales, qui achètent les bons du trésor nés de l’accroissement du déficit budgétaire, atteint 70% du PIB en zone euro contre 40% en 2019 et 40% aux USA contre 20% la même année. Et le taux de chômage américain est encore à 5,9%, l’européen à 7,9%.
Vaccins médicaux plus financiers : Oméga est-il loin ?