« Actions-Covid » : un produit financier nouveau pour la reprise, les entreprises et l’emploi !

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 « Actions-Covid » : un produit financier nouveau pour la reprise, les entreprises et l’emploi !

 

Encore un  produit financier ? Oui : « Actions-Covid » ! Il le faut absolument, pour faire passer une part de l’épargne excédentaire des ménages français aux entreprises, grandes et petites. Elles sont actuellement en manque de fonds propres. Ce produit permettra de freiner ce recours massif à l’endettement, qui inquiète tout le monde.

Fait comment ? Le compte « Actions-Covid » irait jusqu’à 10 000 euros par personne, pour acheter, comme son nom l’indique, des actions d’entreprises cotées ou non. Il serait net d’impôts sur les dividendes et les plus-values pendant dix ans.

Quel souci majeur : trop d’épargne ou de dette ? Les deux, car ils sont reliés. Mais le problème de la dette est plus grave, même si on sous-estime souvent celui de la surépargne. On compte ainsi 200 milliards d’euros d’ « Épargne-COVID » en 2020 et 2021 chez les ménages français, mais au moins 1200 milliards de « Dette-COVID » en plus, chez les ménages pour leur logement, chez les entrepreneurs pour résister et investir et pour l’État, qui n’a pas d’autre solution que de continuer à payer les frais et permettre ainsi une remontée du PIB de 4 ou 5% en 2021 après -8% en 2020. Total : la dette monte au moins six fois plus vite que l’épargne !

C’est grave ? Oui, cet engrenage doit être arrêté. Le virus fait trop épargner et crée une panne de demande. Elle pèse sur la croissance et l’emploi qui implique cette montée de la dette au multiple.

Jusqu’où ? Quand les marchés financiers seront-ils donc inquiets du nombre d’entreprises surendettées, des faillites, d’un État qui ne contrôle plus ses comptes ? Les faits sont là : les ménages épargnent plus que jamais, parce qu’ils sont inquiets sur leurs revenus futurs et ne peuvent pas consommer, notamment à cause des confinements mais aussi du fait des économies que permet le télétravail. La contraction de leur demande pèse peu sur l’alimentaire et les commerces de proximité, mais énormément sur les services : voyages, vacances, hôtels, restaurants, cinémas… Ce sont, pour une bonne part, ces services non consommés qui alimentent la surépargne liquide actuelle. Et ceci pèse bien plus sur les entreprises de services, en général petites et fragiles, que sur les entreprises industrielles, plus résilientes.

Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que les vaccins fassent sentir leurs effets et surtout que l’inquiétude baisse, avec l’amélioration de l’emploi : pas encore ! On pourra alors penser que les ménages dépenseront plus, notamment en services. Mais ils ne vont pas aller quatre fois par jour au restaurant et deux mois en vacances : la non dépense en services ne se stocke pas ! Alors, les hôtels, restaurants et commerces vont encore souffrir, attendant que les comportements de demande redeviennent « comme avant ». Les restaurants pourront ouvrir, mais sans se remplir. C’est la pire des situations, car ils devront commencer à rembourser. La dette des entreprises va encore monter et l’épargne des ménages commencer, un peu seulement, à baisser.

Pourquoi 10 000 euros ? Pour augmenter les fonds propres de ces entreprises, cotées ou non, qui vont souffrir, même viables. 10 000 euros par personne, c’est bien moins que le Livret A (22 950 euros) dont l’encours dépasse 300 milliards. Si la moitié de la surépargne actuelle se mettait en « Actions-COVID », nous aurions 100 milliards de fonds propres, le manque calculé par le Ministère des Finances ! Le pire de la séquence confinement-déconfinement lent serait évité, les PME des services confortées.

Pourquoi sans impôt sur les dividendes et les plus-values pendant dix ans ?  Sans impôts : parce qu’il y a des risques. Ces actions iront à des entreprises en sortie de pandémie, PME, services… sachant que des gestionnaires d’actifs pourront créer des produits de 1000 euros : « généraux », sectoriels (hôtels restaurants, startups…) ou régionaux (Hauts de France, Corse…). Plein d’idées ! Dix ans : pour éviter des réactions d’impatience, en cas de perte ou de gains où l’on vend trop vite, et consolider les entreprises.

Pourquoi pas plus ? Parce que c’est un produit d’amorçage pour sortir de la trappe actuelle, puis pour pousser les entrepreneurs à ouvrir leur capital. Le virus a montré les fragilités du tissu français : trop d’entreprises trop petites et trop peu rentables.

Un produit miracle ? Non, un remontant, pour soutenir le vaccin. Autrement, inutile de partir en vacances : le camping aura fermé.