2019 s’en va, en couleurs

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 2019 s’en va, en couleurs

Nous sommes le 29 décembre 2019, juste avant les vœux et les pétards (festifs cette fois). Repassons donc les couleurs de l’année qui est en train de s’achever.

Jaune : évidemment et d’abord. C’est la couleur de tous les samedis, critiques et parfois gais au début, avec des propositions, puis viennent bruits, brouhahas, bris, brutalités et black blocks. La couleur jaune (fluo) est entrée dans les mémoires par ce qu’elle représentait à sa naissance, elle s’est très assombrie ensuite.

Vert : c’est la couleur des inquiets, pour notre futur lointain et très lointain. C’est un mouvement écologique qui s’étend, même s’il fait face à de plus en plus de contradictions. L’électricité nucléaire n’émet pas de CO2, elle est bien plus « propre » que d’autres, mais que faire des déchets ? L’électricité qui vient des éoliennes est chère, suppose du vent, pollue la vue des vertes campagnes ou des vertes mers. L’électricité photovoltaïque suppose du soleil et de l’espace. Elle vient des hauteurs et des déserts, où elle ne sert pas : il faut donc la transporter, mais alors elle se perd en chaleur ! Surtout, comme l’impatience peut gagner certains « verts », devant la résistance des automobilistes à marcher, leurs messages deviennent plus violents et « globaux ». Greta Thunberg nous dit ainsi le 29 novembre, avec Luisa Neubauer et Angela Valenzuela : « la crise du climat est celle des droits humains…. Les systèmes coloniaux, racistes et patriarcaux l’ont créée et développée » : le réchauffement date d’Adam ! Donc, pour le freiner, il faut s’adresser aux États-Unis (qui sortent de l’Accord de Paris) et à la Chine, qui y reste officiellement (mais soutient moins les politiques d’économie d’énergies fossiles) ? Mais les deux grandes puissances polluantes du monde sont engagées dans une course à la croissance, et verdir les freine ! Ce sera donc ici qu’il faut agir : plus de robots et de télétravail, hausse du prix du diesel… pour les « gilets jaunes ».

Brun : couleur obtenue par mélange du jaune et du vert.

Rose orangé : teint du Président Trump, de pêche, de peach disent des Américains farceurs qui pensent à son impeachment. Non, de make up ou d’autobronzant, pour d’autres. Mais que cache donc cette couleur ? Quelle est cette peau qui résiste si bien aux critiques et aux sentiments, mais pas si on ridiculise ce qui est dessous ?

Noir : couleur des black blocks. On les dit nés à Berlin-Ouest en 1980 pour occuper des universités et des squats, alors libertaires. Puis on les voit opposés aux pouvoirs supranationaux : à Hambourg puis aux Etats-Unis, à Washington, contre le FMI et la Banque mondiale, à Seattle lors du Congrès de l’OMC. Ensuite ce sera souvent contre les grandes réunions et grands symboles multinationaux : G8, OTAN, G20, Banque centrale européenne (à son inauguration). Mais depuis, ils paraissent, avec les « gilets jaunes », s’être installés en France. Ils ne dégradent plus le FMI mais des agences bancaires, plus l’OMC mais de petits commerces, plus la puissance médiatique du G7 mais des kiosques à journaux.

Rouge vif : c’est la Chine du Président Xi. Une couleur qui s’étend, par les « routes de la soie ». Il fut un temps où le Président chinois l’était pour deux mandats successifs de quatre ans (pour éviter un nouveau Mao), mais avec Xi cette « règle » a sauté. Son rouge restera donc avec nous pour plus longtemps que le rose orangé de Donald.

Rouge profond : c’est la couleur du déficit budgétaire ou du déficit commercial français. Repeinte chaque année, depuis plusieurs décennies, elle résiste bien aux timides réformes qui visent simplement à l’atténuer.

Rose : couleur, passée, d’un parti politique.

Bleu : couleur de la droite, allant du bleu léger à l’extrême bleu.

Blanc : couleur (naturelle) des cheveux des retraité(e)s, pour celles et ceux qui en ont. Car toutes et tous s’inquiètent des salaires de leurs successeurs. Salaires dont elles et ils espèrent bien qu’ils leur seront suffisants pour vivre longtemps et en bonne santé, ce qui leur permettra d’élever aussi leurs enfants afin qu’ils financent, eux et leurs enfants, leurs propres retraites.

Pâle : teinte des visages de nos dirigeants lisant le sondage Ifop de novembre. 76% des Français disent qu’il faut réformer le système des retraites, mais 66% ne font ni confiance à Emmanuel Macron ni à Edouard Philippe pour le faire. Mais Descartes est déjà mort (en 1650) et à Stockholm !

Bleu-Blanc-Rouge : inaltérables couleurs du drapeau français. Souhaitons-le !