Ce n’est plus un secret
Le Président Trump, avec une soif qui tourne aujourd’hui chez lui à l’obsession, rêve du Prix Nobel de la paix. La concurrence sera cependant rude avant novembre 2025, parmi plus de 300 candidats. N’empêche, Trump se demande bien pourquoi Barak Obama l’a eu en 2009. « Pour ses efforts investis dans le renforcement de la diplomatie internationale et de la coopération entre les peuples », pour citer le site Nobel. La belle affaire, quelle précision ! D’ailleurs, il n’a jamais mentionné Jimmy Carter, Nobel 2002, même de son vivant, n’enquêtant pas sur les raisons de ce choix. Pourquoi Obama, pourquoi pas moi ?
C’est depuis longtemps déjà
De fait, on entend depuis des années ce que Donald Trump fait et a fait, ou plutôt dit qu’il fait et a fait, pour la paix. L’histoire commence lors de son premier mandat, où il donne la date à laquelle les États-Unis auront quitté l’Afghanistan, mi-2021, engageant ainsi son prochain mandat, ou celui de son successeur. Ensuite, dès le moment où Joe Biden indique son intention de « mettre fin aux guerres sans fin » et à ces négociations qui s’éternisent (et de suivre la promesse de Trump ?), les talibans savent qu’il veut partir avant la fin de sa présidence. Il réduit encore la taille du contingent américain (7000 hommes), au-dessous de son seuil de crédibilité. Après, quand la date de départ des troupes s’approche, c’est la catastrophe. L’armée afghane sombre à une vitesse surprenante, seulement explicable par la corruption et la peur, une fois l’armée américaine partie. Les talibans au pouvoir, on voit aujourd’hui, mais trop tard, qu’il ne s’agit jamais de faire la paix vite, mais de la faire bien. La paix n’amène pas, mécaniquement, la démocratie. Plus de vingt ans en Afghanistan n’ont pas suffi.
C’est « après » l’Afghanistan que Trump est réélu
Il se promet alors de résoudre les « problèmes » qui demeurent : le voilà peace maker. L’Ukraine se présente. Mais son émissaire, Steve Witkoff, pourtant promoteur new-yorkais comme lui, met plus de 24 heures pour tout résoudre. Cette lenteur n’est pas imputable à l’inefficacité de ce bâtisseur de gratte-ciels, mais plutôt à la roublardise du reconstructeur d’empire, Poutine.
Pendant ce temps, Trump s’affaire : du 6 au 10 mai, Inde et Pakistan, deux puissances nucléaires reconnues sinon officielles, commencent à se battre et font craindre le pire. Puis se calment. Trump vante aussitôt le poids de ses appels téléphoniques aux deux dirigeants avec lesquels il affirme avoir négocié, ce que nie le Premier ministre indien. Quand même, le 21 du mois, le Pakistan le propose pour le Nobel. D’aucuns noteront les problèmes financiers persistants de ce pays, mentionneront sa faillite évitée de peu en 2023 grâce au FMI, sa 25ème aide depuis 1958, et feront remarquer que le pays est riche en cuivre, pétrole et gaz, les États-Unis promettant d’y investir.
C’est au tour du Rwanda et du Congo
Voilà que le Rwanda et surtout le riche Congo (RDC : République démocratique du Congo) signent un accord de paix le 27 juin sous la houlette américaine, allant jusqu’au bureau ovale et mettant fin (au moins en partie) à une décennie de conflits. Juste après, les USA assurent qu’ils investiront au Congo pour sa cinquantaine de minerais, dont une douzaine exploités : cuivre, cobalt, argent, uranium, cadmium, diamant, or, tantale, tungstène, manganèse et coltan (pour avions et réacteurs). De futurs contrats sont, là encore, promis. Puis viendront le Vietnam, et bientôt l’Inde.
C’est pour quand l’Ukraine, Gaza et l’Iran ?
Patience ! Pour l’Ukraine, rien de direct : on finit par s’en douter. Tantôt Trump arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine, pour la pousser davantage à accepter les conditions russes, tantôt il change d’avis : ce seront plus d’armes pour l’Ukraine et de sanctions contre la Russie. Pour l’Iran, après avoir menacé de mort le Guide suprême, puis l’avoir épargné, le voilà qui en reviendrait aux bombes, à moins que ce ne soit aux négociations. Pour Gaza, nous attendons un accord. C’est humainement essentiel, mais Netanyahou vient de proposer Trump au Comité Nobel, ce serait donc fini !
C’est quoi, ce monde ?
Le réchauffement pousse à quitter terres et activités. La démographie suscite ses migrations. La révolution technologique bouleverse métiers et secteurs. Poutine s’approche de Kiev, le Guide suprême de Téhéran est renforcé. Le monde ne peut être en paix sans une autre organisation des pouvoirs.
Prévenir Trump ?