Des robots partout en France !

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 Des robots partout en France !

Pas un mot sur eux, quand moins de PIB nous attend

Étrange silence, quand les prévisions sur la croissance française sont revues à la baisse, après le Covid, les Gilets Jaunes, l’Ukraine, et aujourd’hui la bataille des droits de douane, cette première salve de Donald Trump, même et surtout s’il revient dessus.

Étrange silence aussi, quand on voit partout l’installation de ces robots, toujours plus sophistiqués, dans les usines, les entrepôts et les commerces, pour visser, souder, vérifier, classer, empiler… remplaçant le travail humain ou se combinant à lui. Le ressort mondial de la croissance classique est cassé. Pour nous, ce sera 0,7% au mieux.

 

Quand débarquent les robots, plus ailleurs qu’ici !

Les chiffres sont clairs : on compte, en 2022, 1,5 million de robots opérationnels en Chine, 400 000 au Japon, 370 000 en Corée du Sud, pas plus de 366 000 aux USA, 200 000 en Allemagne, 91 000 en Italie et 55 000 en France, 7ème du classement. Plus grave, en tenant compte du PIB, c’est la Corée du Sud qui est première, suivie du Japon. La 4ème place revient à la Chine, la 6ème à l’Allemagne, la 10ème à l’Italie. La France n’est pas qualifiée !

Ici, on ne parle pas de robots.  Aucun rapport ? On met en avant la faiblesse de l’emploi tout au long de la vie, chez les jeunes et les séniors notamment. On met en avant le fait que nous prenons plus de congés ou que nous sommes plus malades que nos concurrents. Aucun rapport ?

Certes, la prescription de robotisation n’a aucune chance d’être partagée par ceux qui disent qu’il faut plus fiscaliser  les riches et que le déficit vient des « cadeaux » fiscaux d’Emmanuel Macron aux entreprises. On oublie que la France est déjà le pays le plus imposé et que ces fameux « cadeaux » ont essayé, en partie, de réduire l’écart. Que serait-ce si nous remettions en impôts ces « cadeaux » ?

On ne parle pas non plus du commerce extérieur français, déficitaire depuis plusieurs années, ce qui est la preuve que ce que nous produisons est, soit plus cher, soit dépassé.

Nous n’aimons pas ces vérités, pour mettre en avant le dévouement de nos ingénieurs, la peine de nos salariés ou la tension morale dans les entreprises. Ce sont les conséquences de notre crise économique.

 

Nous dépensons plus que nos ressources

Nous ne parviendrons pas à rattraper ce retard sans accord social sur les économies à faire et surtout sans innover pour avancer. Sans cette culture d’innovation, pas seulement pour prendre plus de risques, et sans plus de travail, même si nous rêvons d’une croissance plus forte et sans peine. Or nous avons besoin d’efforts pour changer dans ce monde, pour vivre aussi bien qu’aujourd’hui, et craignons la décennie (au moins une) à affronter, pour rembourser les excès commis dans les (au moins) quatre qui ont précédé.

Mais pourquoi cette difficulté à s’extraire de cette croissance dite « potentielle », 1% au plus, de cette mer des Sargasses dans laquelle Donald Trump nous fait replonger ? L’économie française « devrait » croître au mieux l’an prochain de 20 milliards de valeur ajoutée. En face, il est prévu d’avoir un déficit budgétaire de 150 milliards, donc que la dette publique française passer 3500 milliards : c’est intenable !

Dire que le prix d’une Tesla de 40 000 euros ou d’une BYD chinoise de 37 500 (en entrées de gamme) verront leurs prix augmenter de 145% au plus annonce des discussions tendues et la fermeture du marché américain. L’Europe deviendra-t-elle la solution chinoise pour éviter chez elle un fort ralentissement ? Attendre pour réagir ? Préférer des modèles nationaux plus chers ?

 

France : rapport de forces ou calcul stratégique ?

Le budget 2026 « promet » des investissements à soutenir, une défense à renforcer, sans oublier les retraites, la santé ou l’école… Pour en sortir, deux logiques s’affrontent :

– le rapport de forces entre les partis (politiques), en fonction de leurs électeurs, de leurs ambitions, tous regardant début 2027, bonne chance ;

– le calcul stratégique : si l’on prend les « cibles » trumpiennes de notre (faible) excédent commercial en biens, on a peu à craindre. Faux, car ceci omet les réactions :  les taxes européennes peuvent monter, ou re-riposte américaine sur le champagne et le foie gras…

Sans compter normes et boycotts, jusqu’à ce que ce « jeu » cesse et qu’entreprises et États réfléchissent sur ce qu’implique l’« autonomie stratégique ».

 

Les robots sont la manifestation de la start up nation

Rien de mieux pour aller plus vite.