L’inflation est là pour rester!
Quatre raisons de fond expliquent pourquoi l’inflation progresse en France. De fait, elle a de forte chances de perdurer et de mettre la pression sur les salaires.
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Quatre raisons de fond expliquent pourquoi l’inflation progresse en France. De fait, elle a de forte chances de perdurer et de mettre la pression sur les salaires.
La bourse américaine est à son plus haut historique alors que Joe Biden va devenir président dans quelques jours. Or, ce dernier a une politique progressiste clairement « de gauche » avec montée des impôts sur les plus riches, les sociétés, augmentation du salaire minimum… En pleine pandémie l’économie américaine, et donc la bourse, ne vont-ils pas en faire les frais?
L’emploi s’améliore, pas les salaires. 82 300 emplois sont créés au quatrième trimestre 2017, 268 800 sur l’année, le taux de chômage baisse à 8,9% et les salaires augmentent de 2%, avec une inflation à 1,2% : 0,8% de pouvoir d’achat. Tout ça pour ça !
L’idée d’augmenter les salaires est en train de gagner partout en France, notamment chez les cadres, après plusieurs années de croissance très faible, et de l’économie, et des rémunérations. On avance ainsi le chiffre de 2% de hausse en moyenne. Mais, en même temps, l’inflation est à 1,3% et, surtout, le taux de chômage à 8,9%.
Au troisième trimestre 2017, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) est stable en France, à 31,7 %.
SMIC : il devrait augmenter de 1,24% au premier janvier 2018 pour 1,7 million de personnes (hors apprentis, stagiaires et intérimaires), soit 10,6% des salariés du privé. Cette hausse est une somme : 1% + 0,24%. 1% pour compenser l’inflation des 20% des ménages ayant les revenus les plus faibles. Et 0,24%, c’est la moitié de la hausse du pouvoir d’achat du salaire horaire de base des ouvriers et des employés, qui atteint 0,48% sur l’année. On a donc : 1% + 0,24% = 1,24%. Cette revalorisation est « sociale », puisqu’elle compense l’inflation des plus modestes, et « économique », puisqu’elle inclut une part (la moitié) de la hausse des autres ouvriers et employés.
C’est ce qu’on attend tous. Avec le risque de se faire asperger. Mais c’est si agréable d’attendre, pour en profiter, avant qu’elle ne sorte de la bouteille !
Docteur, je sais bien que, quand le taux de chômage baisse, les salaires augmentent, et bientôt l’inflation. C’est une vieille règle, testée depuis plus d’un demi-siècle et qui sert à tous, non seulement dans la politique monétaire, mais aussi dans la vie sociale des entreprises.
Les faits parlent d’eux-mêmes. Les salaires augmentent de 2,4% aux Etats-Unis, avec une inflation de 2,2% et un taux de chômage de 4,4%.
Le mot est de Jean-Claude Trichet : « l’inflation, c’est comme le dentifrice, une fois qu’elle est sortie du tube, c’est très difficile de l’y faire rentrer ! ». De fait, après des années d’attente, l’inflation montre sa couleur. Elle apparaît aux Etats-Unis. Le dernier indice des prix a augmenté de 0,2 % en septembre, contre 0,1 % en août et -0,2 % en juillet.