Le 30 ans américain va-t-il inquiéter les marchés ? La politique monétaire américaine est décisive pour les Etats-Unis eux-mêmes, bien sûr, mais aussi pour la croissance mondiale. Les achats de bons du trésor ont permis d’abaisser les taux longs et la forward guidance - l’annonce de la logique suivie par la Fed - devrait permettre de « calmer » les taux courts. Le tout tient la bourse. A l’heure actuelle, avec des taux à 30 ans à 3,8 %, une valeur limite est atteinte pour la reprise. Les annonces à venir, pour calmer : l’idée va être de « découpler » les annonces de réduction d’achat de bons du trésor (en liaison avec une amélioration lente de l’activité) de la normalisation des taux courts, qui suivra avec retard. Début janvier on y verra plus clair.
Zone euro : désinflation ou déflation, là est la question
La montée des émissions de dette publique est à l’ordre du jour : les programmes de montée de
dette sont impressionnants pour 2014, avec le risque d’un embouteillage en
début d’année, pour prendre de l’avance sur la « normalisation » de la Fed. Le risque d’une montée des taux longs est très
présent en zone euro après la montée des taux longs US en 2013 : on peut
anticiper une récupération, voire une hausse spécifique. La BCE devra donc
annoncer des taux d’intérêts à court terme très bas, très longtemps.
L’Asset Quality Review et Monte de Piaschi di Sienna : les premiers effets de
l’AQR se font sentir. La banque sera soutenue par l’Etat (transformation
d’obligations publiques en actions), les actionnaires historiques seront
dilués, les coûts réduits de près de 40 %. Mais l’avenir de cette banque n’est
pas encore clair.
Perte du AAA aux Pays-Bas :
S&P dégrade la note des Pays-Bas de AAA à AA+. Les marchés savaient bien
que les Pays-Bas n’étaient pas l’Allemagne, mais la nouvelle arrive au moment
où l’activité s’améliore (sortie de récession en 2014, 0,2 % de croissance du
PIB contre -1,1 % en 2013, et réduction du déficit budgétaire vers 3,1 % du PIB
en 2014).
France : l’inquiétude politique et fiscale va-t-elle casser la modeste reprise en cours ?
Une amélioration du taux de chômage : le traitement social fait ses effets. La baisse des
demandeurs d’emploi, 25 000 personnes au total en octobre 2013, concerne en
effet 10 000 hommes de moins de 25 ans et 5 000 femmes de moins de 25 ans.
L’instabilité de l’activité en 2013, trimestre après trimestre, donne bien l’image de la
précarité de la situation : 2013 a été une année très chahutée avec des opinions
un peu mieux orientées pour 2014… sauf ces derniers jours. L’instabilité
politique et fiscale peut ruiner les envies et les projets de consommation et
d’investissement.
Le miracle du financement pas cher de la croissance française est en question : le 10 ans France est
très bas, en liaison avec l’achat de bons du Trésor par les investisseurs
japonais. Le rendement français est plus du triple du rendement japonais et
l’euro a monté de 30 % sur un an par rapport au yen. Combien de temps ceci
va-t-il durer si des interrogations naissent sur la France ?
Deloitte