Covid-19 : 181 000 cas en France où le virus s’étend encore. Aux États-Unis, il fait baisser la bourse

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Jean-Paul Betbeze décrypte l'impact de la pandémie de coronavirus sur les marchés financiers et les principales devises. Les situations de la France, de l'Allemagne et des Etats-Unis permettent de tirer de nombreux enseignements de la crise.

Covid-19 : 181 000 cas en France où le virus s’étend encore. Aux États-Unis, il fait baisser la bourse

Photo de cottonbro provenant de Pexels

1 – France : ce n’est surtout pas parce que la France est au 19ème rang par le nombre de cas qu’il faudrait s’endormir !

Certes, le nombre de cas en France passe au-dessous de celui de l’Allemagne, qui en compte 206 000, mais l’inquiétant est ailleurs. On compte en effet ici 2765 cas par million d’habitants contre 2 460 en Allemagne au total soit 12% de plus, mais avec un taux de décès par million d’habitants de 462 contre 110, soit quatre fois plus ! Que se passe-t-il donc ici ? Les Français sont-ils plus vieux, plus gros, en moins bon suivi médical ? Attendons que les travaux parlementaires répondent et gardons nos distances et nos masques, en attendant.

 

2 – Monde : 280 355 nouveaux cas rapportés à l’Organisation mondiale de la santé le 23 juillet, toujours en hausse.

Au total, ce sont 15,8 millions de cas et 640 000 morts. Les pays les plus atteints sont les États-Unis (4,2 millions de cas), le Brésil (2,3), l’Inde (1,3), la Russie (0,8), l’Afrique du Sud (0,4), le Pérou et le Mexique (0,37), avant 0,37 million pour l’Espagne, premier pays de l’Union Européenne. Si l’on raisonne par nombre de cas par million d’habitants, le Chili est le plus touché (17,7), le deuxième les États-Unis (12,7), le troisième le Pérou (11,2) et le quatrième le Brésil (10,8). Les pays pauvres et peuplés arrivent.

Le nombre de cas quotidiens dans le monde (Source : Wordometer)

 

3 – États-Unis : le Dow Jones à la peine.

Ce sont la hausse récente du nombre de cas, donc les reconfinements partiels dans certains états, plus la remontée des demandes d’emploi la semaine dernière (1,416 million de chômeurs supplémentaires la semaine dernière, là où le consensus en attendait 1,3 million), plus les tensions avec la Chine, qui pèsent de plus en plus sur le Dow Jones. Certes, le Nasdaq continue son avancée solitaire et l’indice de Shanghai reflète les bons chiffres de reprise de l’activité en Chine, mais le Dow est très à la traîne, malgré les soutiens budgétaires et les appuis de la Banque Centrale. Toutes les inquiétudes pèsent sur lui ! Pour le Cac, il paye toujours le prix d’un secteur bancaire et d’un secteur pétrolier qui souffrent.

 

4 – L’euro remonte, un peu à cause des soucis qui entourent les États-Unis : virus et autres, un peu grâce à l’accord trouvé pour soutenir la reprise dans le cadre de l’Union, malgré le virus. Le dollar cède du terrain par rapport aux grandes monnaies.

Les politiques monétaires n’ont pas changé, renforçant seulement leurs annonces : donc la baisse du dollar vient des inquiétudes économiques américaines, face à la pandémie et des relations qui se détériorent avec la Chine. Et l’Union Européenne, qui avait inquiété avant son marathon politico-budgétaire, soupire. Mais ce pourra être de courte durée, attendons les Parlements européens et les calculs frugaux… mais l’essentiel semble acquis. Comme toujours, l’inconnue est sanitaire.

 

5 – Tout dépend toujours des Banques Centrales pour faire baisser les taux longs nominaux et soutenir la reprise. En plus l’Italie est la gagnante de l’accord européen, alors qu’elle avait tant inquiété, quand elle était l’épicentre du virus.

Sans les Banques Centrales qui achètent des tombereaux de bons du trésor, la récession aurait été terrible et il n’y aurait pas encore eu le moindre signe de reprise. Ainsi, malgré le creusement du déficit budgétaire américain et les prochains programmes prévus de soutien, au moins 1 trillion de dollars dans les jours qui viennent, les rendements américains restent très bas : 0,59% en termes nominaux. La vraie surprise est italienne avec l’accord européen et les 250 milliards d’euros (crédits et dons) pour le pays : soudain, son risque diminue, avec un rendement nominal qui chute à 1,08%, 1,28% en termes réels.

 

6 – L’or encore et toujours, en cas de « deuxième vague »

L’or est toujours le refuge. Le pétrole est en train de se stabiliser à un niveau qui rend compte d’une modeste amélioration économique mondiale, mais qui est trop bas pour les pays exportateurs, qui puisent dans leurs fonds souverains (quand ils en ont un bien sûr).

La question que pose la montée de l’or est la suivante : et si le virus avance, si les milliards pour soutenir la demande et faire repartir l’activité ne suffisent pas, et si l’inquiétude et les tensions montent encore avec la Chine ? Et elle donne la réponse.


Atlantico

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