Contestation à Hongkong : la crise pourrait fragiliser Pékin

- Ecrit par

Depuis plus de deux mois, Hongkong est le théâtre d’une contestation. Une situation qui pourrait avoir des répercussions globales à l’échelle de la Chine.

Contestation à Hongkong : la crise pourrait fragiliser Pékin

Reuters/Issei Kato

Les manifestations à Hongkong pourraient avoir des conséquences sur la stratégie chinoise qui vise à faire de Hongkong la place de financement de la Chine en lieu et place de New York.

Hongkong est la place financière de la Chine, et l’on ne subit pas sans conséquences une crise politique aussi grave en plein cœur de sa première plaque tournante économique.

Pour l’économiste Jean-Paul Betbèze, qui s’est rendu plusieurs fois sur place au cours des dernières années, les tensions actuelles auront forcément « des répercussions globales à l’échelle de la Chine et de la région , puisque la crise actuelle a entraîné une chute des transactions et mis sous forte pression HSBC, la plus grande banque de la place… »

Y aura-t-il aussi des conséquences à l’échelle du monde ? « Il est encore trop tôt pour le savoir… » L’ex-professeur d’université à Panthéon-Assas poursuit : « Hongkong bénéficie – bénéficiait ? – de la doctrine « Un pays, deux systèmes », mise en place après sa rétrocession à la Chine. Vue de Pékin, Hongkong faisait office de porte ouverte sur le monde. Les règles y sont beaucoup plus souples qu’en Chine et proches du droit américain ou britannique ».

Cela explique pourquoi la crise actuelle, pour le pouvoir central chinois, est particulièrement grave d’un point de vue politique, mais aussi économique. « Les événements en cours vont à l’encontre de la montée en puissance des entreprises chinoises et de la stratégie des routes de la soie (NDLR : les nouveaux itinéraires commerciaux que la Chine souhaite développer). Jusqu’à encore récemment, les entreprises chinoises partaient se financer aux Etats-Unis, à la bourse de New York notamment. Mais Pékin souhaitait faire de Hongkong la place de financement de la Chine en lieu et place de New York ! Privé d’Hongkong, il ne reste que Shanghai et Shenzhen – les deux autres hubs financiers chinois – mais qui ont le désavantage d’être de droit… chinois ».

 


Le Parisien

Aller sur le site