En 2013, 8 Français sur dix ont un ordinateur portable et Internet et neuf sur dix un téléphone portable. Sur 10 ans, depuis 2004, ces pourcentages ont explosé : le portable était possédé par 69 % des Français en 2003, c’est maintenant 89 %. Pour l’ordinateur la vague est plus forte, avec un pourcentage de détention qui passe de 45 % (2004) à 77 % (2013) et mieux encore pour Internet avec 31 % en 2004 et 75 % en 2013. On voit que le processus de diffusion va aller vite à saturation en fonction de l’âge, puisque 94 % des jeunes de 16 à 29 ans ont un ordinateur, contre 57 % en 2004 (64 % de plus), sachant que 69 % des 60-74 ans en ont un, contre 22 % en 2004 (3 fois plus) et 27 % de 75 ans et plus (plus de 5 fois plus).
La famille (voir tableau ci-dessus) est la source la plus nette de cette dynamique, bien sûr pour des raisons d’âges, avec parents et enfants, de moyens financiers supérieurs et de nécessité : le portable est le support d’échanges le plus utilisé au sein de la famille.
On se doute que cette forte progression des équipements va faire changer les comportements d’achat, même si le processus est lent. Entre 2001 et 2006, la part des dépenses alimentaires faites par catalogue, Internet et téléphone passe de 0,2 à 0,3 %, elle reste à 0,7 % pour les vêtements. Pour les biens durables en revanche, elle progresse plus nettement, de 0,7 à 2,1 %. C’est très modeste si l’on veut, mais dépasse les grands magasins non spécialisés (2 % en 2006) et se rapproche de la VPC (3,4 %).
Au fond, cette France branchée communique de plus en plus par réseaux et s’informe sur les prix avant d’aller acheter. Le couple Internet/portable sert, d’abord, davantage à savoir et à comparer, ensuite à savoir où sont les produits qu’à acheter – sauf pour des produits connus, avec des distributeurs fiables. Internet/portable accélère la concurrence par les prix et chamboule les réseaux et les logiques d’achat.