Trump est-il dangereux ?

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Trump inquiète, bouscule, veut avancer en force, en finance, en économie et en politique. L’affaire commence par la finance, en envoyant des messages de baisse des impôts sur les sociétés, puis sur les ménages (assez aisés), en attendant une taxe légère sur le rapatriement des bénéfices hors US (on parle de mille milliards de dollars « stockés » offshore). L’idée est de soutenir la bourse, donc de « prévendre » le supplément de croissance attendu. En effet, au plus tôt, la politique fiscale sera palpable en 2018, les « grands travaux » en 2019 et les nouvelles régulations bancaires en 2020. Il s’agit donc de faire jouer un effet richesse, par la bourse, qui ne suscite pas pour autant une forte montée de l’inflation, qui ferait monter les taux et donc le dollar. Pas facile ! La finance joue ici pour assurer la transition, éviter un temps de latence et donner ainsi le tempo à l’économie, ce qui fait surtout accélérer la politique.

On peut ne pas aimer, mais cette accélération a sa logique. Elle permet aussi de gommer des inquiétudes sur les entraves aux mouvements de personnes et de biens ou les risques de guerre commerciale (par exemple, le Mexique est un gros fournisseur de produits de consommation peu coûteux). Elles pourraient freiner la reprise américaine et alimenter la hausse des prix. Surtout, nous sommes dans une logique entièrement politique. Donald Trump (ou ses conseillers) connaissent l’usure du pouvoir et, en pratique, ces courbes qui illustrent la difficulté croissante à faire passer des lois au Congrès, avec le temps. D’où cette rapidité rare. Plus profondément, Donald Trump n’entend pas seulement « faire ce qu’il a dit », mais mettre le calendrier de son côté. C’est du Machiavel si on veut, c’est plus du Bloomberg !