France : Des propositions politiquement incorrectes
A quoi servent les économistes aujourd’hui, à part dire que ça va mal ?
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A quoi servent les économistes aujourd’hui, à part dire que ça va mal ?
William Nordhaus (né en 1941) et Paul Romer (né en 1955) : voilà les deux Nobels d’économie 2018, américains. Nordhaus enseigne à Yale, à une heure et demie de New York, Romer à New York University. Trop loin pour nous ? Nordhaus a été primé pour avoir intégré le réchauffement climatique à la croissance, en cherchant à le maîtriser, Romer pour avoir intégré les idées et l’innovation à la croissance, en se demandant comment la renforcer. Trop loin de nos soucis ?
Inutile de soutenir, par des déductions fiscales, l’étanchéité thermique des bâtiments, si on ne forme pas les artisans et les ouvriers du bâtiment. Inutile de vouloir réduire la dépense publique, si l’on ne travaille pas à la digitalisation des documents publics, et auparavant à leur simplification, et auparavant encore à la formation des personnels aux nouvelles technologies.
3 % : c’est le taux de croissance que vise Donald Trump. Pas facile, si l’on sait que la croissance américaine est actuellement autour de 2,5%, avec un taux de chômage de 4,2% ! Comment faire pour croître beaucoup plus, alors que l’économie américaine est déjà en plein emploi ? Et surtout par miracle, presque sans inflation, à 1,5% sur un an !
1. D’abord, il y a une « demande d’extrémisme ». La France ne s’ennuie pas, comme en mars 1968 selon Pierre Viansson-Ponté dans Le Monde : elle ne sait plus où elle est. Il faut donc lui dire non qu’elle est perdue, surtout pas, mais qu’elle a été perdue, par une minorité qui la manipule…
Diagnostic actualisé : DT (pour raison de confidentialité) est un narcissique mutant à tendance violente (NMTV). Narcissique (N par la suite) dans toute sa carrière, cette pulsion l’a « fait ». Poussé par elle, il s’est lancé en politique, où les choses se dérèglent…
C’est toute la question. L’économie mondiale va partout mieux, la politique mondiale partout plus mal. Qui va l’emporter ? L’économie va mieux aux-Etats-Unis bien sûr, mais aussi en zone euro et dans les pays émergents, Chine en tête. La politique mondiale va plus mal, regardons le Brexit ou Donald Trump. Cette politique craint l’avenir. Elle envisage de rebrousser chemin, de réécrire les accords et traités qui ont fait soixante-dix ans de croissance pacifique. Elle mobilise les forces armées.
C’est à n’y rien comprendre ! D’abord, l’indice J.P. Morgan annonce que l’activité manufacturière continue de se développer à un rythme soutenu dans le monde. Il atteint 53 en mars comme en février, et s’établit au-dessus de 50 depuis 13 mois. Cette expansion concerne tout autant les biens de consommation et intermédiaires que d’investissement. Ce même indice explique que l’amélioration vient de la zone euro : Allemagne, France et Italie, tandis que, selon lui toujours, Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni, Russie et Chine ralentissent légèrement.
Marine Le Pen puis Emmanuel Macron : les sondages pour l’élection présidentielle française prennent de plus en plus l’allure d’une course poursuite entre candidats, non seulement pour être premier et deuxième au premier tour, mais aussi pour bénéficier des reports de voix des autres au suivant. Le malheur est que tout est interdépendant.
Elle va mieux dit l’Insee, avec 0,5% de croissance au premier trimestre 2017 et autant au second. L’acquis de croissance au premier semestre 2017 sera donc de 1,1%. En continuant sur cette trajectoire, l’économie française peut ainsi atteindre 1,5 ou 1,6% de croissance cette année.