Le supplice chinois de la croissance

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La Chine doit croître de 6,5% – c’est un engagement politique pluriannuel chiffré du Parti.

 

Elle doit en même temps satisfaire plus la demande interne que l’export, doit donc se réorienter pour des raisons politiques – renforcer le soutien populaire par l’augmentation du niveau de vie – et économiques, sachant que les importateurs, États-Unis en tête, ne sont plus les mêmes. Elle doit aussi revoir la qualité de ses crédits aux entreprises et aux collectivités publiques. C’est une de ses trois « batailles décisives », avec la lutte contre la pollution et celle contre la pauvreté. Enfin, elle veut maintenir le Yuan stable, notamment par rapport au dollar.

Ces objectifs seront très difficiles à respecter tous ensemble.

D’abord, mettre plus l’accent sur la demande interne, c’est ralentir : fermer et restructurer des usines, réduire la part des entreprises industrielles très productives. Ensuite, mettre en évidence des crédits non performants, c’est inquiéter, faire apparaître des pertes, fermer des unités et utiliser des ressources pour « boucher les trous » – notamment les précieuses réserves. Ajoutons que Donald Trump, avec ses mesures de sanction des exportations chinoises, n’aide pas.

Moralité : tenir la croissance chinoise à 6,5% tiendra plus de l’art chinois de la statistique que de l’économie.