Rififi monétaire à Davos !

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1,24 le 25 janvier au matin, presque 1,26 le soir, retour à 1,24 en fin de semaine : le taux de change euro/dollar a connu une semaine financière chahutée, car politiquement mouvementée.

 

Tout commence avec Steven Mnuchin, le Secrétaire américain au Trésor qui déclare mercredi 24 janvier : « évidemment un dollar plus faible est bon pour nous, c’est bon car cela a à voir avec le commerce et les opportunités » (CNBC).

Mario Draghi, sans nommer personne (!), le 25 janvier, indique qu’annoncer qu’un taux de change (faible) est bon « pour les exportateurs et l’économie », c’est avoir un objectif de change. Et ces propos ne correspondent pas à la charte du FMI, où il n’y a pas d’objectif de change des économies. Avoir un objectif de change, c’est ouvrir la « guerre des changes » entre économies, ce qui augmente la volatilité des marchés et réduit la croissance. On comprend surtout que si l’euro monte, et surtout vite, l’inflation en zone sera encore réduite, donc toute la stratégie de change de la BCE et de Mario Draghi… Ce qu’il peut ne pas apprécier.

Jeudi 25 janvier, pour calmer le jeu, le Président Trump dit à CNBC qu’en fait « personne ne devrait parler du dollar » (de fait c’est un sujet de G7 ou de G20). « Il devrait être ce qu’il est » (It should be what it is), ce qui est une étrange proposition, mêlant conditionnel et indicatif présent ! Mais il ajoute, immédiatement après, que le dollar reflète l’économie. Et, comme « nous faisons si bien, notre pays redevient économiquement si fort… le dollar va devenir de plus en plus fort, et au fond je veux voir un dollar fort ». Ces remarques, dont la logique peut échapper, étaient une correction, « un remède », aux propos de Steven Mnuchin, le Secrétaire au Trésor.

Steven Mnuchin a accéléré la baisse du dollar en parlant sans doute trop, mais n’a sans doute pas trahi ce que cherche Donald Trump à court terme, un dollar faible, pour avoir un dollar fort… à long terme bien sûr !