Meilleure année 2014 !

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2014 ouvre un vrai retournement mondial qui nous sera favorable. C’est une occasion unique. A nous, en France, de comprendre pour bien saisir l’occasion.

Etats-Unis : croissance, taux stables, bourse qui monte, avec le dollar.

Pas mal. L’annonce d’un moindre achat de bons du trésor chaque mois signifie que la situation de ce pays s’améliore et qu’il pense avoir plus à perdre qu’à gagner à continuer sa politique monétaire ultra-accommodante. L’annonce du changement de braquet a été bien faite par Ben Bernanke, avec l’idée que les taux resteront bas très longtemps : donc la bourse aime. En même temps, on a le sentiment que la hache de guerre budgétaire est enterrée entre Républicains et Démocrates. Reste la question du plafond de la dette. Mais un refus républicain semble mal engagé. Au total les marchés financiers apprécient cette élégante normalisation.

Chine : ralentissement et stabilisation.

La Chine va se faire une raison : elle va devoir changer sa logique, croître moins par l’export et laisser le Yuan monter. Elle ne peut plus ancrer sa croissance spectaculaire, qui gage(ait) sa paix sociale, sur des exportations vers des pays sujets à secousses (subtile référence aux Etats-Unis et à la zone euro). D’autant que ces pays sortent très lentement, et plus compétitifs, de la crise. Elle doit pousser sa demande interne et accepter de décélérer, passant de 10 % dopés à un vrai 6 % bientôt. Il ne s’agit plus d’aller vite dans un pays qui vieillit, mais d’aller plus régulièrement.

Les autres BRICS vont comprendre et appliquer la leçon chinoise : une croissance plus autocentrée, donc relativement plus importatrice.

Le Brésil n’a pas aimé les secousses du dollar et doit se consolider de l’intérieur, en réduisant ses énormes inégalités. L’Inde doit devenir plus efficace et moderne. La Russie doit adopter une politique économique qui n’en fait pas seulement un pays d’exportation de matières premières. L’Afrique du Sud enfin doit sortir de la spirale de croissance faible, de déficit budgétaire et d’affaiblissement de son change. Enfin n’oublions pas que les Etats-Unis deviennent moins dépendants du pétrole : message reçu en Arabie Saoudite qui aura fort à faire pour empêcher une baisse du prix de l’or noir.

La zone euro sort de récession, les pays du sud allant graduellement mieux.

Elle entreprend des réparations importantes, notamment dans le domaine bancaire et demande plus nettement à chaque pays de réduire sa dépense publique et de se préparer, ensuite, à baisser ses impôts. Les taux d’intérêt y sont et seront plus bas qu’aux Etats-Unis et l’euro devrait atteindre un change plus normal, disons 1,25-1,30 par rapport au dollar en fin d’année 2014.

Reste la France. Elle va mieux mais est en retard – et ceci va se voir : c’est tout le problème.

Elle sort de récession plus péniblement et repart plus lentement que les pays du Sud. Elle a moins souffert qu’eux et pourtant se remet moins bien : rhumatismes de pays conservateur, plein d’avantages acquis et de complexités sans doute, mais surtout pays pas assez entraîné vers l’avant « Reprise poussive » dit l’Insee.

Et pourtant 2014 ouvre pour la France une belle fenêtre d’opportunité.

Le monde repart de manière plus régulière, le dollar monte, la zone euro va mieux et ses retards d’ajustements ne sont pas jugés sévèrement par les marchés… qui ne veulent pas dépendre seulement des Etats-Unis et du dollar. C’est maintenant qu’il faut donc réduire la dépense publique en France, au moment même où la fable de l’austérité prend moins, avec une consommation qui tient et un investissement qui redémarre. C’est lui qui est « poussif » (Insee toujours) et qui fait que notre croissance l’est.Plus que jamais nous aurons en France la reprise de notre investissement, donc de nos marges, donc de notre dialogue social.

Nous aurons l’année que nous aurons l‘intelligence, et le courage, de faire.

Meilleure année à tous !