L’emploi américain monte, donc les taux longs américains, puis les allemands, puis les français

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 L’emploi américain monte, donc les taux longs américains, puis les allemands, puis les français

La ronde des taux à la hausse vient de commencer officiellement le vendredi 6 novembre 2015, aux Etats-Unis, à la suite des bons chiffres de l’emploi américain. Elle va se poursuivre pendant un mois, en attendant la décision de la Fed et plus encore le discours sur les taux futurs de Janet Yellen, la Présidente de la Fed. Depuis la mi-octobre, les taux longs américains étaient déjà en hausse. Le processus s’accélère et devient désormais officiel.

Pourquoi cette dynamique de hausse des taux ? Parce que l’emploi américain a eu d’excellents chiffres le vendredi 6 novembre : 271 000 nouveaux emplois ont été créés en octobre, alors que les marchés en attendaient entre 150 000 et 170 000. Le taux de chômage reste à 5 %. « L’affaire est faite » se disent alors les marchés : mi-décembre, Janet Yellen va augmenter ses taux d’intérêt à court terme, eux qui sont pratiquement à zéro. Voilà onze ans qu’une hausse n’a pas eu lieu ! Voilà 7 ans qu’ils sont à 0,25 % ! Avec cette hausse, c’est toute la courbe des taux qui monte, et vite. Le taux à 10 ans est à 2,3 % le 6 novembre, il était à 2 mi-octobre. 0,3 % en quinze jours. Ce n’est pas beaucoup, à moins que ce soit plutôt 15 % de plus, en 15 jours !

Surtout, l’affaire n’est pas finie si les marchés se disent que l’inflation américaine peut repartir. Les salaires horaires se remettent en effet à augmenter : 2,5 % sur un an en octobre contre une stabilisation autour de 2 % au cours des mois précédents. Surtout, des informations éparses font état de hausses de salaires dans diverses entreprises emblématiques telles Chipotle, McDonald’s et FedEx. Ceci se retrouve déjà dans la core inflation (hors nourriture et énergie) qui est à 2 %, avant de monter peut-être plus. Ce qui peut se passer, c’est que cette hausse des prix internes soit encore masquée par la baisse des prix du pétrole et la montée du dollar. Mais alors, même si les prix restent stables (ils sont actuellement en baisse de 0,2 % sur un an sous ce double effet du pétrole et du dollar), les marchés vont se mettre à réagir. Ils savent bien que le prix du pétrole ne pourra pas complètement s’effondrer et surtout que le dollar ne pourra pas monter au ciel.

Alors, la hausse des taux américains devient immédiatement mondiale. Elle se retrouve en Allemagne et en France. Sur le graphique, les mouvements vont ainsi de 1 vers 2 puis de 2 vers 3, ici !